L'UFC Que Choisir vient de publier les résultats d'une étude indiquant que les chiffres du recyclage des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) sont en réalité moins bons que ceux annoncés par la filière. Seulement 30% de tout ce qui est jeté serait en réalité recyclé, soit 6 kg par habitant. Explications.

Alors que l'on pensait que le taux de recyclage des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) atteignait 80%, l'UFC Que Choisir vient de révéler que le chiffre est en réalité moindre. Lorsqu'elle présente ses chiffres, la filière tient en effet seulement compte des déchets collectés or, ces derniers sont très bien valorisés. Mais ils ne représentent qu'une petite partie de l'ensemble des déchets : une bonne partie des équipements électriques et électroniques usagers finit encore à la poubelle ou reste au fond des tiroirs. Conclusion ? Si le processus du recyclage est une mécanique bien rodé et efficace, la collecte, elle, piétine.

Faible taux de reprise en magasin

Selon l'association, la faute viendrait des distributeurs qui ne proposent pas forcément à leurs clients la reprise de leurs anciens équipements lorsqu'ils en achètent de nouveaux et ce alors qu'une loi les oblige à le faire. "Seulement 67 % des ménages ayant acquis en magasin du gros électroménager se sont vus proposer une reprise gratuite de leur ancien équipement", rapporte-t-elle. Pire, dans le cas du petit électroménager (fer à repasser, perceuse, téléphones, etc.) : seulement 27 % des appareils usagers sont repris à l'achat d'un nouveau produit en magasin.

 

L'association a également constaté une absence de points de collecte dans de nombreux magasins voire, pire, un refus de prise en charge. Sur 170 magasins passés au crible, elle rapporte que les consommateurs ont été confrontés à un refus de reprise quand ils en font la demande dans près d'un cas sur deux (43%).

 

Des dysfonctionnements à mettre en perspective avec des problèmes de communication détectés par l'UFC. Il semble en effet que les informations transmises aux particuliers, notamment sur les modalités de collecte, ne soient pas toujours exactes d'où une certaine confusion dans la tête des consommateurs qui, au final, jettent leurs appareils usagers au lieu de les donner à recycler.

 

Compte tenu de ce constat alarmant, l'association exhorte la ministre de l'Environnement "à simplifier le dispositif de « reprise 1 pour 0 » des petits DEEE en imposant l'installation d'un meuble de collecte dans l'ensemble des magasins ayant une surface de vente minimum de 400 m², et à obliger les sites de vente en ligne à informer les consommateurs des points de collecte proches de chez eux lors d'un achat".

 

Parallèlement, elle révèle avoir d'ores et déjà saisi la Direction Générale de la Prévention des Risques et ce, pour obtenir le renforcement des contrôles et des sanctions des distributeurs ne respectant pas les obligations de collecte des DEEE.

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