500 délégués du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) se sont réunis lundi à Paris pour plancher sur l’activité humaine et sa responsabilité dans le réchauffement de la planète. Une synthèse de leurs recherches sera présentée vendredi 2 février.

Le thermomètre mondial a gagné 0,8°C depuis le début du 19e siècle avec une nette accélération au cours des 30 dernières années, que les scientifiques imputent avec de plus en plus de certitude aux gaz à effet de serre principalement émis par les énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon).

Les 500 délégués du Giec, créé par l'Onu et l'Organisation météorologique mondiale en 1988, sont chargés de rédiger un «résumé à l'intention des décideurs», synthèse en une dizaine de pages des quelque mille pages de leur 4e rapport scientifique.

Le texte sera négocié ligne à ligne avant d'être adopté par consensus et présenté le 2 février, à l'occasion de la conférence de Paris pour une gouvernance écologique mondiale, qui se tiendra vendredi et samedi, à l'initiative de Jacques Chirac. «Chacun sait qu’une activité humaine non maîtrisée est en train de provoquer une sorte de lent suicide collectif. Seul le rassemblement des nations autour d’engagements consentis en commun permettra de prévenir un désastre. Créons l’Organisation des Nations unies pour l’environnement, conscience écologique du monde, lieu privilégié de notre action commune pour les générations futures. La France accueillera l’année prochaine, dans une conférence internationale, tous ceux qui veulent faire progresser ce projet capital pour l’avenir de la planète», racontait Jacques Chirac, dans une allocution à l’Assemblée générale des Nations unies, le 19 septembre 2006 à New York.

Lors de la cérémonie d’ouverture de la réunion du Giec, lundi à Paris, son représentant français, Christian Brodhag a indiqué que «le travail du Giec est sans équivalent dans d'autres domaines de notre société». Selon le délégué interministériel pour le développement durable, «Le huis clos (dans lequel entrent les délégués pour quatre jours) est un gage de sérénité, même s'il peut aussi renforcer la méfiance». Il a également souligné que le changement climatique était désormais une réalité, et que «le doute est souvent l'alibi de l'inaction. La lutte contre le changement climatique ne relève plus du principe de précaution mais du principe de prévention».

Dans la précédente édition de son rapport, publié en 2001, le Giec s'était accordé sur une hausse possible des températures moyennes de la planète de +1,4° à +5,8°C d'ici 2100 par rapport à 1990, selon les scénarios socio-économiques envisagés. Sa nouvelle édition pourrait affiner les prévisions, et les accompagner d'indice de confiance plus élevés, du fait de l'amélioration des connaissances. Elle devrait aussi prendre en compte les effets d'amplification qui pourraient découler de la modification de la végétation, de la fonte des glaces et du réchauffement des océans.

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