Location, partage, collaboratif, participatif : autant de concepts qui régissent la vie aujourd'hui, que ce soit dans la façon de se déplacer ou de se loger. Le succès des blablacar et autres Airbnb n'est plus à prouver, amenant les industriels et acteurs de l'habitat à repenser leurs modes de construction. Preuve par l'exemple.

La France de propriétaires ne sera-t-elle plus qu'un vieux rêve dans les prochaines années ? Comment envisager l'habitat de demain avec les nouvelles façons de consommer et de vivre ? L'habitat deviendra-t-il un service ?

 

A en croire les nouveaux concepts de certains constructeurs plutôt visionnaires, c'est le sens de l'histoire : l'habitat doit s'adapter aux nouveaux modes de vie, aux budgets toujours plus contraints, à l'évolution des ménages, au vieillissement de la population, et même au phénomène du « Tanguy ». L'habitat de demain sera avant tout « connecté », « intelligent », « écologique », « performant » et « adaptable ».

 

« Je branche, je vis »


C'est le cas du projet « Plug & Play », présenté par la société Alliance Construction, dirigée par Sophie Baron. « L'objectif de Plug & Live est d'humaniser la construction, d'adapter l'habitat à l'habitant, d'adapter la technique à l'homme : 'Je branche et j'y vis' », explique celle qui a remporté la médaille d'Or au dernier Challenge de l'Union des maisons françaises dans la catégorie 'Maison laboratoire - Concept-House'. Alliance Construction a ainsi pris le parti d'un espace modulable et personnalisé, espace pour lequel on crée une enveloppe, on construit des modules, on agence des équipements, on choisit des façades interchangeables. Trois espaces constituent Plug & Live : un jardin, une pièce à vivre et un espace modulable qui se retire tel un tiroir dans un meuble. Il s'agit d'un concept adaptable à la vie de chacun, suivant les configurations familiales, qui répond aux problématiques du coût du foncier, des terrains compactés. Au final, c'est « la maison qui s'adapte à l'Homme et non l'inverse », aime-t-elle à dire.

 

 


Une pièce à la demande

 

Même préoccupation du côté du groupement formé par Cardinal Edifice et quatre autres partenaires*, via une chaire à l'université Rennes 1 dédiée à l'habitat intelligent, qui vient de concevoir le concept de « pièce à la demande ». Présenté à Batimat 2015, le principe est le suivant : intégrer dès le départ de la construction du bâtiment une pièce commune à plusieurs appartements, mais qui peut devenir privée à la demande, selon les besoins et la configuration des occupants (famille monoparentale, accueil d'une personne âgée, étudiant…). « Cet espace commun peut être utilisé de façon multiple et répondre à différents usages, grâce à du mobilier qui se reconfigure. C'est une initiative qui mise sur l'évolutivité », nous explique Michele Dominici, responsable de cette chaire et initiateur du projet. Bureau transformable en canapé, lit escamotable, porte qui se scelle ou devient invisible selon l'utilisation de la pièce… tout est possible.

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