Les professionnels de l'immobilier du logement s'inquiètent d'une éventuelle modification du système fiscal Besson pour les investissements locatifs et demandent au gouvernement que le système actuel soit maintenu en l'état.

"Touchez pas au Besson", a lancé Alain Dinin, président de George V, l'un des premiers promoteurs privés de logements en France, qui s'exprimait jeudi lors d'une conférence de presse. Interrogés par l'AFP, les autres professionnels du secteur ont repris ce slogan, en soulignant que toute modification du mécanisme actuel risquerait d'avoir des effets négatifs sur le marché, sans pour autant générer une offre supplémentaire de logements en location.

La réaction de Alain Dinin intervient après les propos tenus il y a un mois par le ministre de l'Equipement et du Logement, Gilles de Robien qui avait évoqué la possibilité de modifier et/ou de créer un nouveau système fiscal pour les achats immobiliers à but locatif.

Le but recherché par le ministre est d'accélérer les achats de logements par des investisseurs dans les centre-villes pour qu'ils soient mis sur le marché de la location et réduisent la pénurie d'offres à louer.

Selon Alain Dinin, le gouvernement "aurait l'intention de réduire les avantages fiscaux liés au investissements immobiliers dans les centre villes en contrepartie d'une plus grande liberté pour fixer les loyers et choisir les locataires".

100 millions d'économie en un an

"Les conséquences d'une baisse des avantages fiscaux permettrait à l'Etat de réaliser 100 millions d'euros d'économies la première année et 500 millions par an en régime de croisière", a expliqué Michel Mouillart, professeur d'économie et spécialiste de l'immobilier.

Henri Guitelmacher, ancien président de la FNPC (fédération nationale des promoteurs constructeurs) et également promoteur à Lyon, ainsi que Guy Nafilyan, président du groupe Kaufman et Broad autre leader du marché, se sont aussi prononcés pour le maintien du dispositif en l'état.

"On ne change pas un système qui marche", a dit Henri Guitelmacher. "Les délais de compréhension du public pour adopter une nouvelle législation fiscale sont très longs et risquent de peser sur l'activité", ajoute Guy Nafilyan.

Depuis 1999, le mécanisme d'amortissement Besson a rencontré progressivement un succès grandissant. En 2002 près de 40% des ventes dans le neuf ont été réalisées avec ce dispositif. Ce système permet d'amortir fiscalement l'achat d'un bien destiné à la location mais à la condition que l'investisseur respecte des plafonds de loyers et de revenus dans le choix de ses locataires. L'idée de M. Besson était de créer un régime intermédiaire entre le privé et les HLM.

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