ANNONCE. Le ministre de l'Économie, Bruno le Maire, a affirmé que les projets immobiliers publics devraient respecter les contraintes d'adaptation au changement climatique pour être financés.

C'est une "règle absolue" qu'a souhaité fixer le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, ce 8 février 2024 : "Pas d'investissement dans l'immobilier qui ne réponde pas au changement climatique pour ce qui concerne l'immobilier public." Il s'est exprimé ainsi à l'occasion du lancement, en présence des organisations patronales et syndicales, de travaux sur le thème de l'adaptation de la société et des entreprises au changement climatique. Une annonce, toutefois, à relativiser, dans la mesure où, pour les projets de construction neuve, les concepteurs doivent déjà respecter la réglementation environnementale 2020. Celle-ci, pour rappel, contient des contraintes quant à l'empreinte carbone du projet, ainsi que des règles de confort d'été. Le ministre a toutefois évoqué un panel de travaux potentiels assez large : prévenir les surchauffes dans les locaux, limiter l'accumulation de chaleur en journée, faciliter le déstockage la nuit, travailler sur l'enveloppe des bâtis, favoriser la surventilation nocturne, limiter le réchauffement par des peintures claires, végétaliser les abords pour limiter les îlots de chaleur urbains, se passer de climatisation "même lorsqu'il fait 35 degrés à l'extérieur"... L'objectif est "d'avoir des bâtiments bien ventilés, bien rénovés, bien isolés, bien protégés du soleil", a-t-il résumé. Les bâtiments étatiques devront ainsi être exemplaires, afin de montrer la voie à suivre pour les entreprises.

 

Création d'un nouveau prêt vert

 

Le gouvernement a également annoncé deux autres décisions, dans le but d'accompagner les entreprises dans un effort de résilience. Tout d'abord, la création d'un prêt vert garanti par l'État (PVG) pour "faciliter les investissements d'adaptation et de transition écologique des entreprises". Un PVG supérieur à 200.000 euros pourra être demandé, à compter de mars 2024, à la Banque publique d'investissement. Si le produit sollicité est inférieur à 200.000 euros, les entreprises devront se tourner vers leur agence bancaire à partir de juillet prochain. Enfin, l'État a demandé aux grandes entreprises "essentielles pour le fonctionnement de nos systèmes énergétiques et de transport" (EDF, SNCF...) l'élaboration d'un plan d'adaptation au réchauffement climatique pour assurer que leurs équipements (centrales nucléaires, rails...) "résistent aux fortes chaleurs, inondations, tempêtes et sécheresses".

La "mobilisation générale" concernera tous les acteurs

 

En tout, 264 sujets de réflexion ont été ouverts, a aussi précisé Christophe Béchu. Parmi ceux-ci, l'un sur le droit social et les conditions de travail : en cas de forte chaleur, les horaires de travail pourraient ainsi être adaptés. Un Plan national d'adaptation au changement climatique paraîtra dans quelques semaines, contenant "un fort volet sur les activités économiques et le travail", a précise le ministre de la Transition écologique. Les mois à venir constitueront par ailleurs une "mobilisation générale" qui concernera tous les secteurs, dont le logement et les transports.

actionclactionfp