EN CHIFFRES. Les statistiques gouvernementales pour le mois de juin 2023 indiquent une remontée des autorisations de logements. Les mises en chantiers sont également plus nombreuses mais les indicateurs demeurent toujours inférieurs à leur niveau pré-Covid.

Certes, la production de logements se redresse péniblement mais l'alerte sonnée de longue date par les acteurs de la construction semble toujours d'actualité. Car les indicateurs sont encore loin de renouer avec leurs niveaux d'avant-Covid, comme en témoignent les chiffres de la construction du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires pour le mois de juin 2023.

 

 

Au cours du premier mois de l'été, les autorisations de logements ont remonté la pente pour atteindre 32.300 unités, ce qui représente une hausse de 4% en comparaison à mai. Néanmoins, le nombre de logements autorisés est toujours inférieur de 16% à sa moyenne des 12 mois précédant le premier confinement sanitaire, en mars 2020.

 

Les logements individuels à la peine

 

Le moteur du secteur connaît donc encore quelques pannes. Entre juillet 2022 et juin 2023, ce sont 412.100 logements qui ont bénéficié d'une autorisation, un chiffre en chute de 19,6% par rapport à l'année précédente (100.600 unités de moins). La baisse n'est plus "que" de 10,5% en comparaison à la période mars 2019 - février 2020.

 

Le détail des segments montre une stabilisation des autorisations de logements en résidences mais une diminution de 12,8% de celles de logements collectifs ordinaires. Les logements individuels groupés et les logements individuels purs accusent nettement plus le coup, avec des dégringolades respectives de 26,2% et 33,1%.

 

Les mises en chantiers calent

 

Les mises en chantiers ne se portent guère mieux. Elles ont concerné 26.500 logements en juin 2023, 900 de moins qu'en mai (-3,7%). La part de logements commencés serait ainsi inférieur de 17% à sa moyenne des 12 mois précédant la pandémie. Les ouvertures de chantiers afficheraient également un repli de 47.500 logements sur un an (337.200 unités au total), soit une baisse de 12,4%. L'évolution est la même entre les périodes mars 2019 - février 2020 et juillet 2022 - juin 2023.

 

Là encore, les logements individuels purs et les logements individuels groupés sont les segments les plus impactés, avec respectivement -17,2% et -10,6%. Les logements collectifs ordinaires (-10%) et les logements en résidences (-8,7%) résistent un peu mieux.

 

Contrastes régionaux

 

Concernant les logements autorisés sur les 12 derniers mois, toutes les régions de l'Hexagone ainsi que la Guadeloupe subissent une baisse d'au moins 10%. La situation est un peu moins mauvaise à La Réunion (-9,6%) et même nettement plus favorable en Martinique (+2,9%) et en Guyane (+16,4%).

 

Pour ce qui est des logements commencés sur l'année écoulée, la Guyane et La Réunion sont cette fois dans le rouge (respectivement -23,1% et -13,8%) tandis que la Martinique et la Guadeloupe s'inscrivent dans le vert (+21,7% et +13,1%). En métropole, seules les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Pays de la Loire, Île-de-France et Normandie affichent des taux compris entre -10% et 0% ; toutes les autres accusent plus de 10% de baisse.

 

 

Le service statistique de l'hôtel de Roquelaure met toutefois en garde sur la pertinence de l'un des deux indicateurs : "Si les estimations des autorisations sont solides, celles des logements commencés comportent une part d'incertitude non négligeable du fait des perturbations des délais d'ouvertures de chantiers depuis la crise sanitaire". Ce qui pourrait amener par la suite à "des révisions significatives" des mises en chantiers estimées.

 

Résistance des locaux autorisés

 

Le tableau n'est pas plus reluisant du côté de la construction de locaux. Entre avril et juin 2023, les enregistrements d'autorisations à la construction de locaux non résidentiels se sont élevés à 9,1 millions de mètres carrés, en retrait de 7,2% par rapport à la même période un an plus tôt. Le printemps 2023 a également vu 5,4 millions de m² de locaux tertiaires et industriels être mis en chantiers, ce qui représente une importante chute de 26,5% en comparaison au printemps 2022.

 

En analysant le cumul des 12 derniers mois, les chiffres sont cependant moins négatifs. Les autorisations de locaux non résidentiels enregistrées entre juillet 2022 et juin 2023 représentent 39,4 millions de m², en quasi-stagnation (-0,4%) par rapport à la période juillet 2021 - juin 2022. Durant ce même laps de temps, les enregistrements de mises en chantiers ont décru de 14,1% pour atteindre 23,5 millions de m².

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