Après six années de hausse consécutive, le prix des terres agricoles et prés libres non-bâtis s'est stabilisé en 2003 en raison d'une conjoncture agricole peu optimiste.

En 2003, ces prix ont progressé de 1,1% en valeur courante mais ont reculé de 1% en valeur réelle, montre l'enquête annuelle des Safer (Sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural) publiée mardi.
Alors que la valeur des terres agricoles avait enregistré une progression importante lors des six dernières années (+41% depuis 1996), 2003 marque une inflexion avec une stabilisation du prix moyen (4.490 euros/ha en 2003 contre 4.440 euros/ha en 2002).

Cette évolution cache de grandes disparités entre les régions. Pour tout le nord-ouest de la France, le prix des terres progresse en moyenne de +12% en un an. Dans les zones situées le long d'un axe de Metz à Tarbes, l'évolution est également positive (+7% à +10%).

En revanche, les régions du sud-est enregistrent, après plusieurs années de vives hausses, une baisse significative de 10%. Une autre zone, qui s'étend de la frontière nord-est au sud-ouest de l'Ile-de France, connaît une diminution d'environ 5%.

Le prix moyen le plus élevé, sur les trois dernières années, revient au département du Var avec 18.370 euros/ha alors que la Creuse est celui où la terre est le meilleur marché à 1.580 euros/ha.

En 2003, l'ensemble du marché foncier rural a porté sur 232.000 transactions pour une surface de 580.000 hectares et une valeur de 11,8 milliards d'euros.
Sur ce total, 401.000 hectares de terres, prés, vignes à destination agricole se sont échangés sur le marché foncier agricole lors de 95.000 transactions, pour une valeur de 3,5 milliards d'euros.

Après un sommet en 1999 (427.800 ha), les surfaces vendues en 2003 sont sensiblement du même ordre qu'en 1994 et 1995 et ne représentent que 1,4% de la surface agricole utilisée (SAU). A ce rythme, une parcelle n'est vendue que tous les 71 ans.
Ce sont les terres destinées à "l'artificialisation", c'est à dire pour la réalisation d'infrastructures comme des routes, les voies TGV et les zones industrielles ainsi que les terrains à bâtir achetés par des particuliers, qui sont les plus prisées.
Ainsi, pour ce genre de transaction, le prix moyen à l'hectare non-bâti est passé de 43.900 à 51.900 euros entre 2002 et 2003, soit une forte croissance de 18,3% après un léger recul de 2,6% en 2002. Pour les seuls terrains à bâtir la moyenne est de 76.000 euros/ha, une augmentation de 24% au cours des 12 derniers mois.

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