Selon une étude de Promotelec tirée de l’analyse de 5.000 questionnaires récents Diagnostic Confiance Sécurité, 99% des logements ayant fait l’objet d’un diagnostic «sont potentiellement dangereux, voire très dangereux».

«L'objectif de cette étude* est de mieux connaître l'état des logements dangereux et d'établir une typologie précise des risques constatés par les professionnels dans des logements présentant des installations électriques défectueuses», a expliqué mercredi lors d’une conférence de presse, Claude Monméjean, président de l’association Promotelec.

L’étude a permis de constater que 99% des logements analysés présentent au moins une anomalie. Ces dernières concernant en premier lieu les locaux contenant une baignoire ou une douche (88,4%) avec, en particulier, une absence de liaison équipotentielle supplémentaire (LES) (70,7%) et un non-respect des volumes réglementés (54%). De même, les anomalies concernent le réseau de terre (79,5%) en raison de l'absence ou de la non-continuité électrique d'éléments constituant celui-ci (76,9%), d'une prise de terre de résistance incorrecte ou douteuse (33,5%) et, enfin, d'une canalisation d'eau ou de gaz utilisée comme conducteur de protection (12%).

Parmi les autres anomalies rencontrées, on retrouve également le tableau électrique (74,7% des logements diagnostiqués) avec, pour 52,8%, le calibre des dispositifs de protection inadaptés à la section des conducteurs, pour 43,7%, un tableau de répartition en mauvais état et/ou inaccessible, pour 41,9%, l'absence de circuits spécialisés et repérés, pour 25,6%, la non-protection par un fusible ou un disjoncteur et, pour 9,6%, l'utilisation incorrecte du circuit 32 A (alimentation du four et plaques de cuisson).
Toujours selon l’étude, les matériels proscrits dans le logement -constatés dans 74,2% des logements analysés- concernent les appareillages (fusibles, disjoncteurs, interrupteurs, boutons de commande…) pour 51,4%, les prises de courant.

Par ailleurs, les résultats de l’enquête selon le type de construction (appartement ou maison) ne révèlent pas de différences significatives des anomalies. Ainsi, les risques liés au réseau de terre, par exemple, concernent 86,1% des maisons individuelles analysées contre 75,8% des appartements.
Enfin, selon l'âge du bâtiment, l'étude souligne que les anomalies sont moins fréquentes pour ceux construits après 1974. L'obligation du contrôle des installations ayant certainement contribué à diminuer la fréquence des anomalies.

D’après les derniers chiffres de l’ONSE (Observatoire national de la sécurité électrique) concernant la sécurité électrique en France, sur 31 millions de logements en France, 7 millions sont équipés d'une installation électrique présentant des risques. Parmi celles-ci, 2,3 millions sont considérées comme particulièrement dangereuses. Sur 250 000 incendies se produisant chaque année en France, 80 000 sont d'origine électrique et provoquent tous les ans 4 000 victimes dont 100 morts.

*Pour réaliser l’étude, 5.000 Diagnostics Confiance Sécurité Promotelec parmi les plus récents (2006, 2005 et 2004), comportant 53 points de contrôle résumés en 21 points-clefs, ont été analysés au regard des 5 exigences fondamentales formulées par le Conseil National de la Consommation (CNC). Le panel des logements analysés représente des maisons individuelles pour 47,2% et des appartements pour 49,6%. Leur installation électrique est d'origine pour 41,1% ou rénovée (en tout ou partie) pour 44,2%. L'âge des bâtiments est antérieur à 1974 (41,9 %), postérieur à 1974 (16%). Dans 42,1% des cas, l'âge du bâtiment n'est pas indiqué.



Comment assurer la sécurité électrique en 5 règles ?
5 dispositions font l'objet du «Guide de la mise en sécurité de l'installation électrique» édité par Promotelec.

Règle N°1 : Présence d'un Appareil Général de Commande et de Protection
Dans la grande majorité des cas, il s'agit du disjoncteur de branchement installé par EDF dans le logement. Si ce n'est pas le cas (par exemple quand le disjoncteur est à l'extérieur), il doit y avoir à l'intérieur un interrupteur général permettant de couper le courant dans tout le logement.

Règle N° 2 : Présence d'une prise de terre et d'une protection différentielle
La prise de terre permet d'écouler toute fuite de courant vers la terre. La protection différentielle, dès que cette fuite est trop importante, coupe l'alimentation.
Les deux composants du couple "réseau de terre & protection différentielle" sont donc indissociables, l'un ne pouvant pas remplacer l'autre.
En résumé, la protection différentielle doit être adaptée aux conditions de mise à la terre.

Règle N° 3 : Présence d'au moins un tableau de répartition et de protection adaptées à la section des fils électriques
Ces dispositifs de protection des circuits de l'installation électrique doivent être regroupés en un ou plusieurs lieux.
Le calibre des disjoncteurs divisionnaires ou des cartouches fusibles des coupe-circuits ne doit pas être supérieur au courant que peut accepter le fil électrique.
Ces protections permettent d'éviter les échauffements (surcharges ou court-circuits) pouvant entraîner la détérioration des fils électriques et provoquer des incendies.

Règle N°4 : Porter une attention toute particulière à la salle de bains
Les salles d'eau et salles de bains présentent des risques spécifiques du fait de la présence d'une baignoire et/ou d’une douche. Elles doivent donc faire l'objet d'attentions particulières.

Règle N° 5 : Elimination de tout risque de contacts directs avec des éléments sous tension
Conducteurs dénudés, bornes électriques accessibles et autres appareillages détériorés sont à proscrire formellement. En outre, les fils électriques doivent être protégés par des conduits, des moulures ou des plinthes.

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