CONJONCTURE. L'opinion des chefs d'entreprises du secteur de la construction sur leur activité du prochain trimestre s'est fortement dégradée au mois de novembre 2020, selon l'Insee. Ils ont revanche assez peu d'inquiétudes sur l'évolution des effectifs.

Le deuxième confinement sanitaire se fait sentir sur le moral comme sur l'activité des entrepreneurs du bâtiment. Dans son enquête mensuelle de conjoncture du secteur, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) nous apprend ainsi que leur solde d'opinion sur l'activité du prochain trimestre a fortement baissé au mois de novembre 2020 (-17%), témoignant d'un pessimisme certain, et est passé en-dessous de sa moyenne de longue période, calculée depuis septembre 1993 (-5%). Sur l'activité qu'ils ont enregistré au cours des trois derniers mois, les chefs d'entreprises sont aussi moins nombreux qu'en octobre à avoir signaler qu'elle avait progressé (0% après +9%) - le solde restant toutefois au-dessus de sa moyenne de long terme (-4%).

 

 

Les artisans estiment à 8,1 mois de travail leur activité future, un niveau toujours bien plus élevé que d'habitude

 

Peu d'inquiétudes en revanche sur le front de l'emploi pour les entrepreneurs de la construction, qui demeurent donc plutôt confiants sur l'évolution future des effectifs (+5%), et dont le solde est supérieur à la tendance de longue période (-3%). L'Insee a également comptabilisé un plus grand nombre de chefs d'entreprises ayant déclaré avoir agrandi leurs équipes durant le dernier trimestre, avec un taux qui se redresse (-5% après -7%) et retrouve ainsi sa moyenne habituelle.

 

Sur le front de l'activité, le moral est cette fois plus entamé : davantage d'entreprises de la filière jugent le niveau de leurs carnets de commandes inférieur à la normale (-25% après -22%), avec un taux qui tombe sous sa moyenne (-22%). D'une manière générale, les artisans et entrepreneurs du bâtiment estiment à 8,1 mois de travail leur activité future compte-tenu de leurs effectifs, un niveau certes moindre qu'en octobre (8,2 mois) mais qui est toujours bien plus élevé que sur le long terme (5,8 mois).

 

Les goulots de production se resserrent une nouvelle fois

 

 

L'Insee relève en outre que les goulots de production se resserrent une nouvelle fois et concernent dorénavant 41% des entreprises du BTP. Un chiffre en hausse par rapport à octobre (39%) et bien supérieur à sa moyenne de longue période (33%). Le taux d'utilisation des capacités de production se stabilise pour sa part : cet indicateur, qui est calculé à partir de la marge de production de nouvelles commandes, s'établit à 90,5%, au-dessus de sa moyenne (88,7%). Dans le même temps, le nombre de chefs d'entreprises se disant empêchés d'augmenter leur niveau de production faute de personnel ne bouge quasiment pas (18% après 19%) mais reste supérieur à sa tendance habituelle (14%).

 

Enfin, l'opinion des patrons du bâtiment sur la future évolution des prix est en baisse (-15% après -12%), repassant sous sa moyenne (-13%). À noter : au mois d'octobre, un plus grand nombre d'entreprises ont été confrontées à des difficultés de trésorerie (-16% contre une moyenne de -10%). La situation s'est en revanche améliorée sur le plan des délais de paiement (32% contre une moyenne de 30%).

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