Le gouvernement réfléchit à un dispositif de remplacement de ce prêt mis en place en 1995 à destination des ménages les plus modestes. L’opposition monte déjà au créneau tandis que l'Union sociale de l'habitat (USH) a exprimé son incompréhension.

"Nous réfléchissons à un mécanisme plus large qui permettrait en quelque sorte d'élargir l'assiette et qui pourrait prendre la forme d'avantages fiscaux", a indiqué une porte-parole du secrétariat d'Etat au logement.
La piste d'un crédit d'impôt sur les intérêts payés par les accédants à la propriété est une des pistes "à l'étude", "mais rien n'a été arbitré" , a-t-elle ajouté.
"Le prêt à taux zéro c'est 100.000 personnes, l'objectif est de passer à 250.000 accessions par an", a-t-elle continué, insistant sur la volonté du secrétaire d'Etat au logement de favoriser la primo-accession.

Le prêt à taux zéro remplace depuis 1995 les anciens prêts d'accession à la propriété (PAP) et son montant est limité à 20% du coût de l'opération. Bien souvent, il fait office d'apport personnel pour les ménages qui n'ont pas d'épargne.

Le dispositif actuel est orienté essentiellement vers le secteur de l'immobilier neuf, puisque pour en bénéficier pour un logement ancien, il faut réaliser des travaux représentant une grosse part du prix d'acquisition.
Le nouveau dispositif pourrait précisément s'ouvrir vers l'ancien, explique le ministère.

L'association de consommateurs CLCV (Consommation Logement et Cadre de Vie) s'attendait ces derniers temps plutôt "à un élargissement du prêt à taux de zéro".
"Pourquoi pas un crédit d'impôt, il faut voir à qui il va s'appliquer",
a indiqué jeudi David Rodrigues, juriste à la CLCV. "Il faudrait que les plafonds de ressources soient revalorisés", a-t-il ajouté.

Le Parti Socialiste s’est montré beaucoup plus critique. Sa porte-parole, Annick Lepetit, a dénoncé vendredi ce projet. "Une fois de plus, le gouvernement, dans le seul but de faire des économies, s'en tient à des effets d'annonce, sans préciser les contours d'une éventuelle mesure de substitution, qui se limiterait au crédit d'impôt", souligne Mme Lepetit.
"Au lieu de faciliter et d'élargir l'accession à la propriété à ceux qui le souhaitent, Nicolas Sarkozy prépare une loi plus proche du dicton que de la justice sociale, dans le genre: on ne prête qu'aux riches", ajoute-t-elle.

Paul-Louis Marty, délégué général de l'Union sociale de l'habitat (USH), est plus nuancé même s’il a exprimé son incompréhension devant la remise en cause du prêt à taux zéro, estimant qu'il s'agit "d'un mauvais arbitrage budgétaire".
"On ne comprend pas qu'on mette en cause un système lisible, simple et qui a bien marché", a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec des journalistes.

Rappelons que le prêt à taux zéro remplace depuis 1995 les anciens prêts d'accession à la propriété (PAP) et son montant est limité à 20% du coût total de l'opération. Bien souvent, il fait office d'apport personnel pour les ménages qui n'en disposent pas.

Depuis 1995, 900.000 prêts à taux zéro ont été accordés pour un montant de 13,6 milliards d'euros, selon des chiffres de la Fédération bancaire française (FBF), soit entre 100.000 et 110.000 prêts par an.

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