Malgré de vives critiques de la part des professionnels de la construction, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a confirmé les annonces de son ministre de l’Economie Nicolas Sarkozy en décidant de remplacer le prêt à taux zéro par une déduction fiscale sur les intérêts d'emprunt pour le premier achat immobilier.

Dans une interview accordée au quotidien Le Figaro, Jean-Pierre Raffarin a souhaité réaffirmer son autorité face à son bouillonnant ministre de l’Economie et a précisé les grandes lignes du Budget 2005.

Sur les sujets qui intéressent en premier chef les professionnels de l’immobilier et du bâtiment, le chef du gouvernement a confirmé la suppression du prêt à taux zéro (PTZ) et son remplacement par un crédit d'impôt ou, si le ménage n'est pas imposable, par une prime pour les primo-accédants à la propriété.

"J'ai fixé un objectif : doubler le nombre des bénéficiaires en le portant de 100 000 à 200 000. Il faut faciliter la première accession à la propriété, en intégrant notamment les logements anciens dans le dispositif, ce qui favorisera aussi le rajeunissement des villes. Le crédit d'impôt, c'est-à-dire une exonération fiscale ou, si le ménage n'est pas imposable, le versement d'une prime, semble la procédure la mieux appropriée à notre objectif" a-t-il déclaré en ouvrant la voie à de possibles amendement lors de la discussion budgétaire pour "améliorer le dispositif".

Alors que la plupart des organisations professionnelles de la construction ou de l’immobilier se sont opposés a la suppression du fameux prêt en argumentant qu’il permettait à de nombreux ménages modestes (entre 20.000 et 30.000 selon les experts) d’accéder à la propriété sans apport personnel, les agents immobiliers se sont au contraire réjouis de cette décision.

Pour la Fédération nationale de l'immobilier (FNAIM), ce dispositif est un "rééquilibrage qui s'imposait", le crédit d'impôt proposé étant réservé au premier achat et ouvert à l'immobilier ancien.

Le prêt à taux zéro était "réservé de facto à la seule accession dans l'immobilier neuf", fait remarquer la FNAIM, qui "militait depuis plusieurs années pour une extension à l'immobilier ancien des aides à l'accession à la propriété".

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