La destruction de deux barrages hydroélectriques implantés près du Mont-Saint-Michel est actuellement au cœur d'un débat. Si un "avis favorable" de la commission d'enquête publique vient d'être délivré, les opposants à ce projet ne baissent pas les bras. Explications.

Près du Mont-Saint-Michel, la destruction de deux barrages hydroélectriques ne fait pas l'unanimité.

 

En effet, l'arasement annoncé en 2009 par le ministère de l'Écologie a suscité une levée de boucliers de la part de plusieurs parlementaires UMP locaux. Ces derniers indiquent que la démolition pourrait entraîner "des risques de pollution et d'apports de sédiments libérés" dans la baie du Mont-Saint-Michel, classée par l'Unesco. Effectivement, l'opération sera délicate puisqu'elle entraînera la manipulation de 1,8 million de m3 de sédiments cumulés (en 2004). En outre, les élus locaux sont inquiets de la disparition de l'activité touristique liée aux barrages (base nautique).

Plus d'avantages que de désavantages

Reste que le projet a obtenu un "avis favorable" de la commission d'enquête publique. Selon elle, "la somme des avantages est manifestement supérieure à celle des inconvénients".

 

La destruction du barrage de Vezins (36 m de haut pour 278 de long) et de La Roche-qui-Boit (16 m de haut pour 125 de long) devrait "rétablir la qualité de l'eau" et mettre le site "en conformité" avec le droit européen, selon la commission d'enquête. Toujours, selon elle, ces barrages sont "propices à la prolifération de cyanobactéries", dites "algues bleues" qui constituent un "danger majeur pour la sécurité et la qualité de l'eau potable". Durant la vidange de 1993, une importante dispersion des sédiments en partie "pollués" avait eu lieu. Cette fois, durant l'opération, les sédiments toxiques devront être "confinés", indique la commission. La durée des travaux, dont le coût s'établit à 34,1 millions d'euros, devrait être de 5 ans, et les débits de vidange demeureront limités", assure la commission.

 

Pour rappel, ces barrages datent de 1916 et 1926 et produisaient en 2012, 0,04% de la production électrique française.

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