Tandis que les groupes de BTP Vinci et Eiffage sont au coude à coude, le ministre des Finances se prépare à un nouvelle cession de part dans les ASF, entre autres.

Rien n'est officiel, mais la rumeur est persistante. Plus, les traditionnels mouvements avant-coureur sont observables et hier, lundi 13 janvier, le ministre des Finances, Francis Mer, a laissé entendre qu'une nouvelle vague de privatisations était envisageable.

Le contexte économique est favorable, et surtout l'exige. Le dérapage budgétaire couplé aux besoins de cash du gouvernement, pour soutenir les groupes publics en difficulté et abonder le fonds de réserve des retraites, ont déjà bousculé la cession des parts détenus dans le Crédit Lyonnais.

La privatisation au printemps de 49% du capital des Autoroutes du Sud de la France (ASF) a permis à l'Etat d'engranger un peu moins de deux milliards d'euros. " Ce succès interpelle " et permet d'envisager " un même processus sur d'autres sociétés, voire sur une baisse supplémentaire de la part de l'Etat dans les ASF ", a déclaré hier Francis Mer, lors de la présentation des v?ux au ministère.

Mi-octobre, Bercy avait annoncé le choix de HSBC CCF comme " banque conseil ", dans l'objectif évident de lancer, comme le gouvernement Jospin l'avait d'ailleurs projeté, une deuxième tranche de privatisation.

L'Etat, qui doit encore trouver d'ici la fin de l'année 5,2 milliards d'euros pour atteindre son objectif de huit milliers d'euros comptabilisés au budget 2003, pourrait donc bientôt annoncer la mise en vente des 51% d'ASF qu'il détient toujours. Outre cette société, le gouvernement devrait privatiser la Société d'autoroutes du Nord et de l'Est de la France (SANEF) et la Société d'autoroute Paris-Rhin-Rhône (SAPRR).

La privatisation de ces dernières sociétés, qui représente chacune près de 1.800 km d'autoroutes, avait déjà été suggérée au printemps derniers. Des sources industrielles avaient alors expliqué qu'une telle cession pouvait attendre un an et rapporter entre 3,5 et 4 milliards d'euros au gouvernement.

Côté groupes de BTP, la lutte se prépare pour la prise de contrôle des société d'autoroutes. Vendredi 3 janvier, le Conseil des marchés financiers annonçait la cession par Vinci à sa filiale Vinci Concession de la participation qu'il détenait dans les ASF. Cette filiale se trouve depuis à égalité avec Eiffage, son principal concurrent dans la lutte pour le contrôle des ASF, avec 16,94% du capital et 17,71% des droits de vote.

Malgré le besoin croissant de liquidité et le précédent créé par la vente éclair du Crédit Lyonnais, Francis Mer a assuré que le gouvernement ferait montre d'une " politique pragmatique et non idéologique sur ce dossier ".

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