Après sept années vaches maigres, le secteur de la construction a connu en 2000 une deuxième année exceptionnelle en France. Selon les derniers chiffres de l'Insee, sa production, remontée à son niveau de 1990, a permis de créer 60.000 emplois et les perspectives pour l'année 2001 restent très bonnes.

En 2000, l'industrie de la construction a connu une forte progression avec un volume en augmentation de 5,6% dans le bâtiment et de 4,6% dans les travaux publics.

Pour la seule année 2000, 60.000 emplois ont été créés et les perspectives pour 2001 restent très bonnes, notamment en matière d'entretien-rénovation et de construction de bâtiments non résidentiels précise une étude publiée mardi dans Insee Première.

La baisse de la TVA, moteur de la croissance

L'élément marquant de la croissance en 2000 est l'entretien de bâtiment (+ 6% en volume). Les raisons sont simples : les réparations des dégâts occasionnés par les tempêtes de décembre 1999 se sont ajoutées à la baisse de la TVA sur la plupart des travaux d'entretien de logement, passée de 2O,6% à 5,5% le 15 septembre 1999.

Pour l'Insse, la tendance risque toutefois de s'inverser compte tenu non seulement de la pénurie de main d'oeuvre qualifiée mais aussi de la flambée des prix qui ont augmenté de 3% à 5,3% en 2000, suivant les corps de métier.

Depuis 1990, la part du gros entretien-réhabilitation avait augmenté assez régulièrement jusqu'à atteindre 49% de l'investissement en logement contre 51% pour la construction neuve. En 2000, pour la première fois le rapport s'inverse avec 49% pour le neuf et 51% pour l'entretien-réhabilitation.

Le neuf retrouve le niveau de 1990

En 2000 comme en 1999, le nombre de logements neufs mis en chantier a dépassé la barre des 300.000, niveau le plus élevé depuis 1990. Cette progression des mises en chantiers a été particulièrement spectaculaire en 1999, notamment en raison de l'imminence de la fin du dispositif Perissol. Cette années là, 317.000 logements ont été mis en chantiers contre 283.000 en 1998. En 2000, le niveau est encore élevé avec 311.000 logements construits.

De plus, l'augmentation parallèle des permis de construire (361.000 contre 342.000) permet d'envisager cette année une nouvelle progression des mises en chantier. Le logement collectif devrait en bénéficier particulièrement, avec le dispositif Besson et le plan de relance du logement social.

Boom des maisons individuelles

Si le logement collectif était prépondérant dans la construction neuve jjusqu'en 1994, cette tendance c'est inversée en 1995. Aujourd'hui, les logements individuels représentent plus de 60% de la construction neuve. Ainsi, sur les quelque 320.000 mises en chantier prévues en 2001, il n'y aurait que 120.000 logements collectifs pour presque 200.000 maisons individuelles.

+ 15% pour le non-résidentiel

Le retour à la croissance de l'ensemble de l'économie a également fortement stimulé l'investissement des entreprises et les mises en chantiers de bâtiments non résidentiels progressent nettement: +12% en 1999 et +15% en 2000. Qu'il s'agisse de bâtiments industriels, de commerces ou de bureaux, plus de 40 millions de m2 ont été mis en chantier, soit pratiquement le niveau atteint en 1990.

Les investisseurs - qui ont enfin pu écouler leurs stocks d'immeuble construits au début des années 90 et qui ne trouvaient pas preneur - se montrent beaucoup plus confiants. Il faut reconnaître que le retour de la croissance, notamment dans le domaines des services, a créé aujourd'hui une pénurie de l'offre pour les bureaux de bonne qualité. Ainsi, depuis 1999, les autorisations de construire s'envolent : +13,5 % en 1999 et + 35% en 2000.

Travaux publics : l'effet " municipales "

En matière de travaux publics (+ 4,6% en 2000) la progression est surtout due aux investissements des collectivités locales, toujours important avant les élections municipales, note l'Insee. En 2000, la commande des collectivités locales a crû de 8% et représente 45% de l'activité des travaux publiques (installations sportives ou le loisirs, équipements pour améliorer l'environnement, etc.).

Touchés par la crise plus tardivement que le bâtiment, les travaux publics ont mis plus de temps à en sortir, Mais même si leur redressement apparaît fragile, les perspectives restent bonnes pour 2001 grâce à la situation financière très saine des communes qui vont pouvoir continuer leurs efforts, à la hausse du budget routier de l'Etat (pour la première fois depuis quatre ans) et à l'augmentation des programmes d'investissement des sociétés autoroutières. Un bémol toutefois : là aussi les prix ont tendance à remonter (+6,5% en 2000).

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