La première convention régionale pour la rénovation urbaine des quartiers en difficulté a été signée mardi à Lille. D’autres conventions similaires doivent suivre, pour un total de travaux engagés estimé à «25 milliards d’euros sur 8 ans», selon les ministères du Logement et de la Cohésion Sociale.

La région Nord-Pas-de-Calais, l'Etat et l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) ont signé mardi à Lille cette première convention régionale, et s’engagent à mobiliser jusqu'à un milliard d'euros sur la période 2005-2011. Par cette convention-cadre, le conseil régional s'engage à contribuer à hauteur de 250 millions d'euros de subventions, l'Etat, via l'ANRU, s'engageant à apporter 750 millions.

Ces subventions visent à soutenir «des projets globaux de rénovation urbaine des quartiers prioritaires correspondant à un investissement global de l'ordre de 2,5 milliards d'euros», précise la convention. «Le Nord-Pas-de-Calais a un habitat différent des sites habituellement traités par l'ANRU. Ce ne sont pas les gros sites lourds construits dans les années 1950, c'est un tissu urbain plus caché, plus dans l'insalubrité», a estimé le ministre de la Cohésion sociale Jean-Louis Borloo, qui assistait à la signature de la convention, ainsi que le ministre délégué au Logement et à la Ville Marc-Philippe Daubresse. «C'est une chance que vous donnez aux villes et à la région si densément urbaine qu'est le Nord-Pas-de-Calais», a salué le président PS du conseil régional, Daniel Percheron. «C'est de cet Etat-là dont nous avons fondamentalement besoin», a-t-il ajouté.



Des conventions similaires doivent être signées, notamment avec les régions Rhône-Alpes, Pays de la Loire et Ile-de-France, selon M. Borloo. «Cela dépend de la réalité du terrain», mais les quartiers en difficulté dans toute la France sont concernés, a-t-il ajouté.

La capacité de subventions de l'ANRU est de 5,25 milliards d'euros pour les cinq prochaines années. «Cet effort exceptionnel des financements publics permet, par son effet démultiplicateur considérable, d'estimer les travaux engagés à 25 milliards d'euros» sur huit ans, selon un communiqué commun des ministères de la Cohésion sociale et du Logement. «C'est le plus grand plan depuis Haussmann», a estimé Jean-Louis Borloo.

Redoutant que le manque de bras dans les métiers du bâtiment ne freine la mise en oeuvre du plan, le ministre a lancé un «appel aux forces vives, aux jeunes, aux femmes pour envisager un avenir professionnel dans les métiers du bâtiment».

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