L'Autorité de contrôle des nuisances sonores aéroportuaires (ACNUSA) a demandé lundi qu'"une part de la taxe d'aéroport" acquittée par les compagnies aériennes soit affectée aux opérations d'insonorisation des riverains des aéroports "durant dix ans".

Dans un communiqué, l'organisme consultatif indépendant exprime indirectement un certain scepticisme sur l'augmentation de la taxe d'aéroport annoncée lundi pour 2004 par la ministre de l'Ecologie, Roselyne Bachelot, lors de la présentation à Melun d'un plan gouvernemental de lutte contre le bruit.

La taxe d'aéroport, destinée à financer l'insonorisation des logements des riverains des aéroports, avait "déjà été augmentée par la loi de finances rectificative de 2002" et "devait (déjà) rapporter 55 millions d'euros à partir de 2003", relève le communiqué.
"Mais les textes d'application ne sont pas encore parus", ajoute le texte dans une allusion au blocage d'un arrêté par Bercy, selon lequel une augmentation des charges d'Air France n'est pas opportune au moment où la compagnie doit être partiellement privatisée.

L'Autorité rappelle qu'au moins 150.000 logements doivent être insonorisés au voisinage des dix plus grands aéroports français pour 1,1 milliard d'euros au prix actuel et sur la base du plafond de l'aide en vigueur aujourd'hui (80% du prix des travaux d'isolation phonique, sauf pour les plus pauvres).

Elle demande un déplafonnement général de l'aide dans le cadre d'"opérations groupées d'insonorisation par quartier ou ensemble de bâtiments". Ces opérations devraient faire partie de programmes décennaux établis par les Commissions consultatives d'aide aux riverains.


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