La filiale de Saint-Gobain Placoplatre étudie actuellement l'ouverture d'une nouvelle carrière de gypse au "Bois de Guisy", entre Vaujours et Courtry (à cheval sur les départements de Seine-Saint-Denis et de Seine-et-Marne), sur un ancien site du CEA. Un projet qui suscite l'inquiétude de riverains sur une éventuelle pollution radiologique.

Les réserves françaises de gypse, ce minéral à l'origine du plâtre, sont relativement limitées et concentrées en Île-de-France. Avec la fin programmée de sa carrière du Pin-Villeparisis (Seine-et-Marne), l'entreprise Placo recherche activement de nouveaux gisements, notamment aux alentours de son installation industrielle principale de Vaujours (Seine-Saint-Denis). En 2010, elle s'est porté acquéreur d'un nouveau site, dit "Bois de Guisy", auprès du Commissariat à l'Energie Atomique. Or, ce terrain abrite la friche du fort de Vaujours qui pourrait présenter une pollution radioactive, en raison de son ancienne activité. L'exploitation du gypse local suscite donc une inquiétude grandissante chez les riverains qui ont lancé une pétition sur Internet. Cette dernière mentionne l'existence "d'un point isolé de radioactivité" et celle "d'une demande de levée des arrêtés préfectoraux de servitude d'utilité publique".

 

Des mesures conformes au bruit de fond naturel
Par voie de communiqué, Placo conteste ces deux affirmations. L'entreprise rappelle son application du principe de précaution en matière de sécurité et d'environnement et l'encadrement strict du projet par les autorités compétentes (Autorité de sûreté nucléaire et Direction régionale interdépartementale de l'énergie et de l'environnement). "Sous le contrôle de l'ASN, les bureaux d'études spécialistes en radioprotection ont défini les mesures de contrôle et de suivi des différentes étapes de l'exploitation du gypse, jusqu'à la restauration complète du site en espace naturel (…) du défrichement jusqu'à l'entrée du gypse en usine", précise la filiale de Saint-Gobain.

 

Selon Placo, les mesures radiologiques du site, réalisées par l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), sont bien conformes aux mesures observées dans la nature, et ne sont donc pas supérieures au bruit de fond régional. Quant à la levée des servitudes, l'entreprise déclare que "les conditions d'exploitation du gypse (…) respecteront pleinement les servitudes d'utilité publique du site". Elle mettra notamment en place, au début du mois de février, un point d'information à Vaujours, afin de mieux faire connaître le projet avec ses mesures de protection et d'encadrement. Placo déclare également travailler régulièrement avec les commissions locales de concertation et de suivi (CLCS), organisées par les préfets de Seine-Saint-Denis et de Seine-et-Marne.

actionclactionfp