Une pile à combustible va être installée, pour la première fois en Europe, dans des logements collectifs, ont annoncé mercredi les dirigeants de l'OPAC-Paris, le plus grand office HLM de France.

C'est dans le XVème arrondissement, sur un site OPAC comprenant 300 logements, que sera menée cette expérience de 6,5 millions d'euros, co-financée par la région IDF, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) et des fonds européens.

La pile à combustible est une installation de cogénération, combinant la production d'électricité et de chaleur à partir d'hydrogène, lui-même obtenu à partir du gaz naturel.

La technologie, découverte en 1839, est restée presque totalement inemployée depuis. Récemment, l'intérêt pour le procédé s'est intensifié, avec un nombre important d'initiatives institutionnelles de recherche et de développement. Les concrétisations les plus marquantes sont notamment les bus à piles de Madrid, ou encore les tests réalisés en Allemagne pour les applications résidentielles.

L'atout principal de la pile est son très faible niveau polluant (particulièrement en termes d'émissions de CO2) et son rendement électrique, évalué à 60% (contre 35% pour les systèmes de cogénération thermiques).

L'augmentation prévue, à grande échelle, de la consommation d'électricité dans les 10 prochaines années souligne les avantages comparatifs des piles à combustibles, même si l'hydrogène, considéré comme le combustible idéal pour ce type de technologie, n'existe pas à l'état naturel, et pose pour le moment beaucoup de problèmes de transport et de stockage.

On compte six différents types de piles à combustible, dont la pile à combustion alcaline et la pile à combustion au carbonate liquide ou fondu. Toutes les piles fonctionnent néanmoins selon le même principe : une série de réactions chimiques qui libèrent des électrons d'hydrogène, créant un courant électrique.

La technologie retenue pour l'immeuble parisien est la pile à carbonate fondu. Ce système équipe des habitations individuelles, mais c'est la première fois qu'il sera mis en place dans un grand ensemble. Les gains estimés sur les charges de chauffage des habitants seraient de 20 à 30%.

Il devrait permettre des gains de l'ordre de 20 à 30% sur les charges de chauffage des résidents.Ce test grandeur nature devrait commencer en novembre 2005.

Il s'incrit, ont indiqué, au cours d'une conférence de presse, Jean-Yves Mano, président de l'OPAC, et Jean-François Gueullette, directeur général, dans une politique de développement durable de l'Office qui lui a permis de réduire de 5% sa consommation d'énergie.

Pour ce faire, il a privilégié l'isolation des bâtiments (30 millions d'euros investis entre 1995 et 2003) et la modernisation des chaufferies (il a éliminé celles fonctionnant au charbon ou au fuel).

En huit ans, l'OPAC espère réduit de 11% les émissions d'oxyde d'azote (NOX) et de 56% celles de dioxyde de soufre (SO2), selon ses dirigeants.

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