ARTISTE. Le photographe lyonnais François Prost construit patiemment des séries de clichés qui illustrent différentes thématiques, dont plusieurs touchent à l'architecture, comme les tours de banlieue, la copie chinoise de Paris ou les devantures de discothèques. Du 7 juin au 16 novembre 2018, il expose son travail à la Supérette Gallery (10e arrondissement de Paris).

Trois séries très différentes : Faubourg, Paris Syndrome et After Party. Mais un point commun : une multiplicité de photographies qui confine à l'inventaire systématique, de la part de l'artiste François Prost, qui capture tous les aspects de multiples constructions, qu'il s'agisse de façades d'immeubles franciliens construits dans les années 1960, de devantures de discothèques à l'écrasante lumière du jour ou de Tianducheng, cette improbable réplique chinoise de la capitale parisienne.

 

Paris, banlieue de la Chine ?

 

Sur cette dernière, le photographe rappelle que dans les faubourgs de Hangzhou s'est édifiée la plus impressionnante copie de Paris, avec une tour Eiffel de 100 mètres de haut, tout un quartier haussmannien et un simili-parc de Versailles. Véritable condensé de l'architecture française, cette ville abrite 30.000 résidents des classes moyennes qui vivent "au milieu de sculptures et de fontaines d'imitation Renaissance, comme ils vivraient n'importe où ailleurs en Chine". Le travail de François Prost a consisté à mettre en parallèle l'original et sa réplique, en explorant les similitudes troublantes et les différences amusantes entre les deux villes.

 

Paris Syndrome
Paris Syndrome © François Prost

 

A propos de son travail sur les tours de banlieue, le photographe dit de ses clichés : "Au-delà de la réputation quelque peu sulfureuse adossée à certains de ces quartiers, ces immeubles sont montrés ici de façon neutre, déconnectés de leur contexte environnemental et sociétal". Les silhouettes et façades de ces tours apparaissent en effet comme détourés sur fond de ciel bleu ou gris et démontrent la variété architecturale de ces constructions massives, aux formes et aux peintures parfois improbables, que l'on pensait être le summum du confort pour les classes moyennes d'alors.

 

La fête est finie (mais l'expo ne fait que commencer)

 

Enfin, sa série After Party s'attarde sur les devantures des établissements de nuit. A la lumière du jour, sans les néons ni les files d'attentes de clients survoltés, la réalité s'avère moins enchanteresse. François Prost s'amuse : "Elles se présentent alors comme des bâtiments relativement neutres en zone périurbaine ou rurale, au milieu de secteurs industriels ou de champs de betteraves". L'artiste compare ces Cendrillons à des coquilles vides en journée. S'il a parcouru la France pour en capturer plus de 200, l'exposition n'en présentera qu'une vingtaine, sélectionnées pour leur exubérance décorative et leur symbolisme visuel.

 

 

L'exposition se tiendra du 7 juin au 16 novembre, à la Superette Gallery (104, rue du Faubourg Poissonnière, 75010 Paris), le lieu étant ouvert du lundi au vendredi, de 10h à 19h.

 

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