JUSTICE. Plusieurs perquisitions ont été menées, ce jeudi 6 septembre, chez des géants de l'industrie et de la distribution de matériel électrique. Il est notamment question de soupçons d'entente illicite. Détails.

C'est un petit coup de tonnerre dans le secteur du matériel électrique. Quatre sociétés du secteur, deux fabricants (Legrand et Schneider electric) et deux distributeurs (Rexel et Sonepar), ont fait l'objet de perquisitions le 6 septembre 2018. L'information est d'abord parue sur le site d'Europe 1, qui précise qu'une information judiciaire a été ouverte le 7 juin dernier par le parquet de Paris, suite à des signalements de la part de l'autorité de la concurrence et de l'agence française anti-corruption. "Une enquête a été ouverte pour entente illicite, faux et usage de faux, abus de confiance, abus de biens sociaux, blanchiment de fraude fiscale, corruption d'agents privés et corruption d'agents publics", précise la radio.

 

Des sociétés qui se tiennent à la disposition des autorités judiciaires

 

La société Rexel, contactée par Batiactu, nous confirme qu'une perquisition a bien eu lieu hier dans ses locaux, et se tient "à disposition des autorités pour apporter tout éclaircissement utile à l'enquête", nous explique une porte-parole. "Nous confirmons l'information, Sonepar coopère pleinement avec les autorités et nous ne ferons aucun autre commentaire", nous a précisé pour sa part la société Sonepar. Schneider electric a de son côté expliqué à l'AFP avoir été "sollicité par les autorités judiciaires" et affirme "collaborer avec elles".

 

 

D'après des informations parues sur Mediapart en avril 2018, la stratégie soupçonnée serait la suivante : "L'industriel fixe des prix de gros élevés, qui ne permettent pas à ces distributeurs de gagner correctement leur vie" et en contrepartie "l'industriel leur accorde, pour chaque marché, un 'prix dérogé', c'est-à-dire une autorisation de vendre moins cher au client final". Puis le fabricant "verse de l'argent aux distributeurs, sous forme d'avoir, pour compenser leur perte de marge".
La société Sonepar avait réagi à la parution de cet article, par communiqué de presse, assurant que "ses pratiques commerciales [étaient] conformes au droit de la concurrence". "Le groupe tient également à rappeler que l'intégrité et l'éthique sont au cœur des exigences collectives et individuelles qu'il impose à ses collaborateurs, et qu'il a, depuis de nombreuses années, adopté des règles et mis en place des structures de nature à prévenir les risques, notamment de fraude, et à réprimer les infractions avérées."

 

La société Legrand, contactée par Batiactu, n'a pas souhaité faire de commentaires.

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