Le décret autorisant la construction du réacteur nucléaire EPR à Flamanville (Manche) a été publié mercredi au Journal Officiel. Une parution qui a déclenché la colère des associations écologistes et de plusieurs responsables politiques.

Le décret autorisant la construction du réacteur nucléaire EPR à Flamanville précise les spécifications techniques de l’ouvrage qui comprend un réacteur nucléaire de type à eau pressurisée dimensionné pour une puissance thermique de 4 500 MW et destinée à la production d'électricité.

Le réacteur européen à eau sous pression (European Pressurised water reactor ou EPR), est destiné à prendre le relais d'une partie des 58 réacteurs français actuels, pour la plupart mis en service dans les années 1980. Sa construction doit commencer à la fin de l'année, pour une mise en service prévue en 2012. Les travaux de terrassement sont déjà largement entamés à Flamanville.

Réactions
A quelques jours de l’élection présidentielle, les réactions ont fusé sitôt la parution du décret du ministère de l'Economie et des Finances au Journal Officiel. «Déni de démocratie» pour Greenpeace, «mépris pour la démarche de débat public» pour les Verts, «étonnement» du parti socialiste…
L'organisation écologiste Greenpeace a immédiatement annoncé son intention d'«attaquer ce décret en justice». Elle a précisé qu'elle préparait «dès aujourd’hui un recours en annulation devant le Conseil d’Etat». Le Réseau «Sortir du nucléaire», qui revendique plus de 700 associations, a dénoncé ce décret comme «un acte anti-démocratique d'un gouvernement en fin de règne».
Du côté des politiques, la candidate des Verts Dominique Voynet a dénoncé un «mépris pour la démarche de débat public». Par ailleurs, le Parti socialiste a réaffirmé son engagement «à ouvrir un débat transparent et approfondi sur l'avenir de l'EPR au lendemain de l'élection présidentielle, pour définir les orientations de la politique énergétique du pays». Enfin, François Bayrou juge «anti-démocratique» de prendre une décision «en catimini» juste avant l'élection et s'engage à «suspendre la décision» s'il était élu.
Le ministère de l'Economie a indiqué pour sa part que «cette autorisation est l'aboutissement d'un processus de consultation du public très complet». La Commission nationale du débat public (CNDP) a organisé un débat public sur l'EPR entre octobre 2005 et février 2006 et une enquête publique locale s'est ensuite déroulée en juin et juillet 2006, «qui s'est conclue par un avis favorable», a-t-il rappelé.

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