COUP DE POING. Plusieurs centaines de militants de l'association Extinction Rébellion ont mené une action coup de poing ce 17 février 2020 au matin en bloquant deux cimenteries des groupes Lafarge et Cemex dans le XVe arrondissement de Paris. Leur message : dénoncer l'impact de l'industrie de la construction sur l'environnement.

Ce 17 février 2020 au matin, plusieurs centaines de militants de l'association Extinction Rébellion, connue pour ses actions coup de poing et symboliques, ont bloqué deux cimenteries des groupes Lafarge-Holcim et Cemex situées quai d'Issy-les-Moulineaux, dans le XVe arrondissement de Paris. Ils ont empêché des bétonnières portées de quitter les sites, ont tagué certains équipements et déployé des banderoles sur des silos notamment. En début d'après-midi, une douzaine de camions de CRS sont arrivés sur place mais en sont repartis au bout de quelques heures, sans être intervenus. Dans le même temps, des activistes ont rejoint un autre site industriel de Lafarge à proximité du pont Mirabeau, dans Paris, qu'ils ont également bloqué. Sollicité par Batiactu, Lafarge n'a pas souhaité faire de commentaires pour l'instant.

 

 

D'après des informations de nos confrères de France 3 Île-de-France, le but des militants est de dénoncer l'impact environnemental de l'industrie de la construction. "C'est l'industrie la plus polluante après l'énergie !", affirme un tract de l'association, qui pointe du doigt un secteur "responsable de 39% des émissions de CO2 au niveau mondial", avec "4,6 milliards de tonnes de ciment [...] produites chaque année dans le monde". "À la base de cette production : le sable, particule élémentaire indispensable à notre développement moderne. Les ressources naturelles de sable extractibles pour le BTP sont quasiment toutes épuisées. Les fonds marins et les rivières sont maintenant massivement exploités. Des écosystèmes sont ravagés, la biodiversité menacée", précise Extinction Rébellion dans une série de tweets. Et d'ajouter : "Le secteur du BTP participe aux déséquilibres d'écosystèmes déjà fragiles, des écocides irréversibles, à l'extinction de nombreuses espèces".

 

Plusieurs chantiers perturbés

 

 

Se décrivant comme "un mouvement international de désobéissance civile en lutte contre l'effondrement écologique et le réchauffement climatique", le collectif assure que "plusieurs chantiers sont hors-service pour la journée" du fait de leur blocage. Cette opération, baptisée "Fin de chantiers", a d'ailleurs été organisée avec d'autres associations, comme le Réseau français de la construction paille, l'Association Lesa (qui promeut les filières terre et paille), la branche française de Youth For Climate ou encore l'Association vexinoise de lutte contre les carrières cimentières. L'action avait été annoncée dans un communiqué publié le 27 décembre dernier mais sans aucune précision sur le lieu, "quelque part en Île-de-France".

 

S'inscrivant plus largement dans "une campagne de lutte contre les grands projets inutiles", "Fin de chantiers" veut interpeller les pouvoirs publics et les acteurs industriels : "En contradiction totale avec la déclaration d'urgence climatique et écologique faite au nom du peuple à l'Assemblée nationale le 27 juin dernier [lors du vote de la loi Energie climat, ndlr], l'Etat continue de soutenir des grands projets polémiques. Les industries en charge de ces chantiers refusent d'écouter les alertes des scientifiques, et sacrifient ainsi notre avenir à des intérêts financiers à court terme". Au-delà des perturbations économiques et des interruptions de chantiers, l'objectif de cette opération est également, selon Extinction Rébellion, "d'informer sur les alternatives pour des constructions écologiques et responsables".

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