Sur fond de crise du logement et de restrictions budgétaires, les organismes HLM - qui tiennent leur congrès annuel jusqu’au 23 septembre - vont tenter de trouver une solution pour mettre en oeuvre l’ambitieux plan Borloo qui prévoit notamment la construction de 500.000 logements sociaux en 5 ans.

Du 21 au 23 septembre, c'est la ville de Montpellier qui accueille cette année le congrès annuel de l'Union sociale pour l'habitat (USH). 8.000 professionnels (membres des organismes HLM, élus, professionnels de l'habitat) sont attendus à ce congrès ainsi qu’au salon conjoint où exposent quelque 200 industriels.
Derrière un thème fondamental mais quelque peu flou - "le logement : un choix de société"... ce congrès devrait prendre la forme d'une grande séance de pédagogie collective sur la mise en oeuvre du plan Borloo.

Ce plan de relance, qui prévoit la construction de 500.000 HLM en cinq ans, doit faire l'objet d'une convention entre l'Etat et l'Union, marquant un retour à des relations plus sereines et un regain d'intérêt pour le logement social.

Dès son arrivée à la tête du ministère de la Cohésion sociale, Jean-Louis Borloo avait donné un premier gage au mouvement HLM en décidant le maintien des aides au logement, en cas d'impayés de loyers, pour les locataires de bonne foi.
"Daubresse et Borloo ont entendu la question du logement social", expliquait récemment Paul-Louis Marty, délégué général de l'Union sociale de l'habitat (USH).

Pour autant, l'objectif de construire 100.000 logements par an - 80.000 en 2004 - alors que ces dernières années les 50.000 étaient à peine dépassés, paraît ambitieux même si l'Etat s'est engagé à en garantir les financements jusqu'en 2009.
"Le plan fonctionnera si les collectivités locales s'engagent et si on résoud la question du foncier, car les maires peuvent être des impulseurs", a expliqué M. Marty.

Des impératifs dont les pouvoirs publics ont tout à fait conscience: "le plan se joue beaucoup sur les conventions qu'on signe sur le terrain", estime de son côté le secrétaire d'Etat au logement, Marc-Philippe Daubresse. Des discussions vont avoir lieu "office par office".

Quant à la question cruciale du foncier, puisque les organismes doivent faire face à une augmentation du prix des terrains, M. Daubresse reconnaît que l'Etat et les collectivités locales "ne jouent pas leur rôle" pour le moment.
Si bien qu'il va falloir "créer de la dynamique locale", estime M. Marty, pour qui le plan représente en quelque sorte "une révolution" du point de vue du fonctionnement du système.

D'autant que ce plan national, scellé par une convention qui sera déclinée localement, "se télescope" avec la loi libertés et responsabilités locales qui prévoit des transferts de compétence en matière de logement, d'où la nécessité, aussi, de faire oeuvre de pédagogie.

C'est pour ces diverses raisons que M. Marty estime qu'il va y avoir "quelques difficultés à l'allumage" pour un plan dont la réussite ne sera tangible que dans plusieurs années. Du retard a déjà été pris depuis le début de l'année, notamment en raison de la période électorale.

Le congrès des HLM sera aussi l'occasion, pendant trois jours, de débattre des premiers effets du grand chantier de la rénovation urbaine, lancé par Jean-Louis Borloo alors qu'il détenait le portefeuille de la ville.
L'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU), qui distribue des enveloppes globales pour la démolition et la rénovation de quartiers sensibles, projette de signer 150 projets d'ici la fin de l'année.
Le plan Borloo a d'ailleurs revu en hausse les objectifs de l'ANRU et a prolongé son existence et son financement jusqu'en 2011, au lieu de 2008.
La mise à niveau du parc existant, l'amélioration du service rendu aux habitants ainsi que la mobilité dans le parc existant seront aussi au menu.
Mardi matin, Jean-Louis Borloo ouvrira la séance, à la veille de la présentation du budget 2005 dont les arbitrages définitifs, notamment sur le prêt à taux zéro, sont attendus par l'ensemble des professionnels du logement.

http://www.union-hlm.org

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