CONJONCTURE. Les chiffres de la construction de logements neufs à fin mai 2018 sont tombés. Sur ces trois derniers mois, les nombres de permis de construire et de mises en chantier ont respectivement chuté de 3,9 % et 6,9 %, par rapport au trimestre précédent. En revanche, on constate une légère hausse sur douze mois de ces mêmes chiffres.

La chute du nombre de mises en chantier continue en mai 2018. Après des baisses enregistrées en mars et en avril, les chiffres de la construction de logements publiés par le ministère de la Cohésion des territoires le 28 juin confirment la tendance. De mars à mai, on note une chute de 6,9 % des logements commencés et - 3,9 % de permis de construire obtenus par rapport au trimestre précédent, avec notamment - 10,6 % pour les autorisations de logements individuels, ce qui contraste avec la légère reprise observée pour les logements collectifs (+ 0,8 %).

 

240.300 logements restant à mettre en chantier

 

En mai, 40.200 logements ont été autorisés et 31.300 ont été commencés. Sur un glissement de douze mois, les chiffres de ce trimestre continuent de chuter. Par rapport à la période de mars à mai 2017, les nombres de logements autorisés (- 5,6 %) et mis en chantier (- 6,6 %) ont régressé, portant à 240.300 le total de biens restant à construire. Mais, si la tendance est négative à court terme, elle reste positive sur le long terme. De juin 2017 à mai 2018, le nombre d'autorisations délivrées augmente de 1,5 % (491.400), tout comme les mises en chantier en hausse de 6,2 % (422.200) par rapport aux douze mois précédents.

 

Dans le collectif, le taux d'annulation des logements autorisés reste très au-dessus de la moyenne (18,8 %), plus d'un logement sur quatre (26,3 %) est abandonné. Au contraire de l'individuel, où ce taux est légèrement en dessous de la moyenne (12,2 %) avec 11,4 % de logements autorisés annulés.

 


LCA-FFB pointe la suppression "brutale" de l'APL Accession
Contacté par Batiactu, Dominique Duperret a réagi à ces chiffres. Le délégué général de LCA-FFB explique que le marché de la maison individuelle est dans une période de "récession violente et inquiétante". Le markemétron, indicateur des ventes de maisons individuelles déplore également une forte baisse de 13,4% sur le mois de mai, confirmant "l'enfoncement du marché". Dominique Duperret pointe la suppression "brutale" de l'APL Accession dans la cadre de la loi de finances du 30 décembre 2017 et le rabot du prêt à taux zéro comme causes principales de la chute du nombre de logements individuels autorisés.

 

"Les sacrifiés sont les primo-accédants modestes", précise-t-il. "C'est un jeu à qui perd, perd. Les ménages n'ont plus accès aux logements qu'ils souhaitent ou seulement dans des secteurs plus éloignés où les prix baissent, ce qui est antinomique avec la volonté d'aménagement du territoire de l'État qui souhaite repeupler les pôles urbains intermédiaires, foncièrement plus cher". De plus, "la baisse des permis de construire va se traduire sur une forte baisse des mises en chantier en 2019. Il y a aura de ce fait une baisse de l'activité de la construction", explique le délégué général. Ce dernier compte sur une "prise de conscience des pouvoirs publics" pour redresser les chiffres de la construction de logements.

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