GRAND PARIS. La ministre déléguée au Logement a clôturé les 24 heures du Grand Paris, qui avaient lieu le 29 septembre 2020. L'occasion pour Emmanuelle Wargon de définir son ambition pour la métropole de demain qui, après les transports, devra se focaliser sur l'habitat et l'aménagement.

Si le Grand Paris express est "le premier levier de désenclavement des territoires, dont la priorité absolue doit rester de les mettre en réseau", Thomas Hantz, président du club Acteurs du Grand Paris, a lancé un appel à la ministre déléguée au Logement, qui était face à lui lors de la clôture des 24 heures du Grand Paris, le 29 septembre 2020. Reprenant une idée déjà évoquée le matin même par l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, "après le sujet des transports, l'acte II du Grand Paris doit concerner le sujet du logement. Les mandats municipaux qui commencent verront la mise en service de la moitié des 68 gares du GPE, souvent situées dans les zones les plus tendues du territoire". Le défi est donc à la fois de taille, mais aussi urgent, et il compte bien sur l'appui de l'Etat et du Parlement pour faciliter et accélérer les actions à mener.

 

Un appel auquel Emmanuelle Wargon a répondu, en donnant sa vision sur le sujet. "Oui, le Grand Paris, ce sont des transports qui arrivent", la dimension "la plus visible, opérationnelle" et structurante, a-t-elle reconnu, profitant de l'occasion pour "saluer les efforts colossaux de la Société du Grand Paris pour tenir les délais" et les acteurs des travaux publics qui se sont rapidement remis au travail pendant le confinement. "N'oublions pas que le Grand Paris Express, ce sont 4 à 5Mds€ de commandes par an, pour un peu plus de 1.000 entreprises", a-t-elle souligné.

 

 

Des quartiers gares comme de la ville de demain

 

Cependant, elle est d'accord avec le fait de ne pas limiter le Grand Paris à la question des mobilités. "Ce sont aussi des logements, des réflexions autour de l'aménagement, une vision de la ville", a-t-elle rappelé, ajoutant qu'elle souhaitait y voir se concrétiser "tous les débats autour de la ville de demain", et notamment du concept de la ville du quart d'heure. Pour cela, les espaces autour des 68 gares du futur réseau devront faire l'objet "d'une vraie réflexion sur l'aménagement".

 

 

Selon la ministre, "nous avons une opportunité historique de montrer que, lorsqu'une gare sort de terre, nous pouvons envisager des projets de vie différents autour. Il faut pour cela trouver le bon équilibre entre logements, transports en communs, activités économiques, sociales, de convivialité, de solidarité. Nous mourrons de la ville monofonctionnelle. Nous ne pouvons pas continuer à voir des quartiers qui n'ont qu'une seule fonction". Elle imagine ainsi les quartiers gares comme des « démonstrateurs » dont les expériences pourraient être répliquées ensuite ailleurs en France, ou dans d'autres types de quartiers, pavillonnaires par exemple.

 

"Nous devons atteindre les 70.000 logements par an"

 

Ils doivent donc répondre à plusieurs enjeux. Et par gagner la bataille contre le déficit de logements en Ile-de-France. "Nous avons besoin de logements et donc de construction, a affirmé la ministre, tentant peut-être par là de rassurer les acteurs de l'immobilier présents dans la salle. Nous avons un objectif de 70.000 logements par an dans le Grand Paris. Nous devons arriver à l'atteindre, et notamment autour des gares, en continuant à soutenir et à impulser une offre concernant tout type de logements".

 

Pour cela, elle a de nouveau confirmé qu'elle portera un amendement au projet de loi de finances pour 2021 (PLF 2021) pour proroger et améliorer les dispositifs Pinel et PTZ. Un groupe de travail réfléchit actuellement à des pistes en ce sens. "Le plan de relance sera aussi efficace sur ce sujet, a estimé Emmanuelle Wargon. Nous mettons ainsi en place une aide aux maires densificateurs [dotée d'une enveloppe de 350M€] car nous avons besoin de densité, et donc de repenser l'aménagement", en plus des 300M€ dédiés à la réhabilitation des friches.

 

"Je ne veux pas opposer rénovation et construction"

"Imaginer le bon mix" dans les quartiers gares, c'est également "créer des lieux de travail à proximité des lieux de vie", dont le développement serait favorisé par l'expansion du télétravail, de réfléchir à la place de l'habitat inclusif par exemple, a évoqué Emmanuelle Wargon. Enfin, ne voulant pas "opposer rénovation et construction", elle s'est dit "ouverte à un travail en commun" avec les acteurs du Grand Paris autour de la rénovation thermique des bâtiments. Et à écouter leur proposition autour de la création d'une société de projet, à l'image de la Société du Grand Paris, pour mener des actions spécifiques sur ce sujet.

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