Le conseil municipal de Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) va confier, pendant 30 ans, le chauffage d'une partie de ses administrés à Idex qui construira et exploitera un futur réseau de chaleur géothermique urbain. Une eau à 65 °C sera pompée à 1.800 mètres de profondeur dans la nappe du Dogger, située dans l'Est parisien, et déjà exploitée par plusieurs usines.

Un nouveau projet géothermique va voir le jour en Île-de-France : la ville de Neuilly-sur-Marne, située à 15 km à l'Est de Paris, va se doter d'un réseau de chaleur alimenté à plus de 60 % par l'énergie géothermique de la nappe du Dogger (et à 39 % par une chaufferie à gaz et une pompe à chaleur). La société Idex a été sélectionnée pour concevoir, construire et exploiter pendant 30 ans un doublet géothermal à 1.800 mètres de profondeur. De l'eau à 65 °C y sera puisée avec un débit d'exploitation de 300 m3/heure. Sa chaleur sera transmise à un réseau urbain de 13 km, et 108 sous-stations, qui desservira l'éco-quartier de l'Est Nocéen, le quartier des Fauvettes et le centre-ville. Ce réseau assurera, à la fois, le chauffage et la production d'eau chaude sanitaire.

 

C'est à l'été 2014 que débutera le raccordement de l'ancien réseau de chaleur déjà existant (centre-ville et Fauvettes), qui sera rénové pour l'occasion et passera en basse pression. Par la suite, le réseau sera étendu vers l'éco-quartier, à l'horizon de 2018. A terme, en 2029, l'installation géothermique assurera le chauffage de 11.000 équivalents logements (à 80 % dans le résidentiel, 15 % équipements publics et 5 % commerces) d'une superficie totale de 830.000 m² (dont 54 % de constructions neuves et 46 % de rénovation urbaine). L'investissement total, de plus de 40 M€, est soutenu par le Fonds chaleur.

 

La géothermie francilienne bien exploitée
La région francilienne est la première région géothermique française, grâce à sa géologie de bassin sédimentaire profond. A elle seule, elle regroupe 50 % des capacités françaises. On dénombre, autour de Paris, pas moins de 36 installations de géothermie profonde, avec des forages supérieurs à 1.000 mètres. La nappe du Dogger va notamment être exploitée dans le Val-de-Marne, par les villes de Gentilly et d'Arcueil, dans le cadre du projet "Argéo". Cofely Réseaux inaugurera, en juin 2015, une unité géothermique de 16 MW, couplée à des pompes à chaleur (12 MW) pour alimenter un réseau de chaleur de 13 km desservant l'équivalent de 10.000 logements. Une solution sensiblement équivalente à celle qui a été choisie pour Neuilly-sur-Marne. De même, l'usine Dalkia de Lognes, d'une puissance de 11 MW, fournit déjà chauffage et eau chaude sanitaire à 5.000 équivalents logements (via 86 sous-stations) grâce à de l'eau à 76 °C pompée à 1.200 mètres de profondeur.

 

En France, on recense environ 130 réseaux de chaleur, d'une puissance globale de 9.400 MW. Ils représentent près de 1.500 km de canalisations et près de 12.000 sous-stations. Selon Christian Boissavy, le président de l'Association des professionnels de la géothermie, cette énergie produirait annuellement 440.000 tonnes d'équivalent pétrole, "ce qui permet d'éviter l'émission de 1 million de tonnes de CO2. Cette source d'énergie chauffe 455.000 équivalents logements (soit plus de 1,8 million de personnes)". L'Ademe soutient, via son Fonds chaleur doté de 250 M€ de budget annuel, de nombreux projets de réseaux de chaleur, alimentés par la géothermie ou le biogaz.

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