Après un appel de Ségolène Royal d'"arrêter les frais" du projet de l'aéroport de Notre-Dame des Landes, près de Nantes(Loire-Atlantique), Matignon a réagi ce lundi. "Ne pas évacuer la zone, suite au référendum, ça serait un affaiblissement de l'autorité et un affaiblissement de la démocratie", a déclaré l'Exécutif.

Sur le projet très controversé de construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, la nouvelle prise de position, de Ségolène Royal, dimanche 16 octobre, a provoqué la réaction de Matignon. La ministre, a, en effet, réaffirmé son opposition au projet, dans un entretien accordé au Journal du Dimanche (JDD), le 17 octobre 2016. Avant de déclarer : "Il vaut mieux arrêter les frais."

 

"Ne pas évacuer la zone, ça serait un affaiblissement de l'autorité et de la démocratie"

 

La réaction de Matignon, ne s'est pas faite attendre. Ce lundi 17 octobre 2016, un proche du Premier ministre affirme : "Ne pas évacuer la zone, suite au référendum, ça serait un affaiblissement de l'autorité et de la démocratie." D'autant plus qu'"il y a eu un référendum au mois de juin 2016 où 51% de la population s'est prononcée et à 55% ils ont voté oui".

 

"La position de Ségolène Royal entre en contradiction totale avec deux de ses piliers idéologiques les plus importants, à savoir l'ordre juste et la démocratie décentralisée et participative", a souligné la source proche du Premier ministre.

 

La ministre de l'Environnement, qui avait déjà proposé, sans succès, de ramener de deux à une piste le projet mené par le groupe de BTP Vinci, a donc pris de nouveau publiquement le contre-pied du Premier ministre, comme récemment sur le dossier des boues rouges, en appelant à abandonner le projet d'aéroport. Ce qui selon elle permettrait d'évacuer les opposants "pacifiquement".

 

Ces deux concepts "ont apporté beaucoup à la gauche, on ne peut donc que s'étonner qu'ils soient remis en question, sur ce dossier très symbolique, justement par celle qui les a toujours défendus avec force", a poursuivi la même personne. Quant au risque, soulevé par la ministre, de victimes en cas d'évacuation musclée, "bien sûr personne ne veut de violences ou de drame", estime, l'entourage de Manuel Valls.

 

"Mais faire porter la responsabilité des violences aux forces de l'ordre est un peu étrange alors que les 'zadistes' refusent de quitter les lieux", complète la même source. Rappelons que Manuel Valls avait déjà assuré la semaine dernière que l'évacuation des occupants du site "se ferait dès cet automne", malgré les craintes de violences.

 

D'ailleurs, le garde Sceaux, Jean-Jacques Urvoas, avait assuré, dimanche 9 octobre 2016, dans l'émission "Grand rendez-vous" Europe1/iTELE/Les Échos, qu'il "se construira" tout en proclamant son attachement au site et sa détermination à utiliser "les moyens faits pour que le droit passe".

 

Vers l'examen des recours déposés par les opposants le 7 novembre prochain

 

Retenons également, que la cour administrative d'appel de Nantes examinera le 7 novembre prochain les recours déposés par les opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) contre les arrêtés préfectoraux autorisant les travaux.

 

Suspendus depuis 2012, les marchés publics relatifs au démarrage des travaux du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, confiés d'ailleurs au groupe Vinci, ont en fait été relancés le vendredi 30 octobre 2015 par la préfecture de la Loire-Atlantique. A ce jour, la préfecture et Matignon restent droits dans leurs bottes.

 

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