L’abbé Pierre est décédé lundi matin dans un contexte où la cause du logement est devenue un thème majeur du débat public. Symboliquement, le ministre de la Cohésion sociale de l'Emploi et du Logement, Jean-Louis Borloo, a annoncé que la loi sur le droit au logement opposable porterait le nom de l'abbé Pierre affirmant que ce dernier avait «fini son œuvre».

L'abbé Pierre, ardent défenseur des sans-logis dans son combat pour un logement digne et décent, fondateur des compagnons d'Emmaüs, résistant et ancien député, est décédé lundi matin à l'âge de 94 ans à l'hôpital parisien du Val-de-Grâce où il était hospitalisé depuis une semaine.

A quelques jours de la publication de son Rapport 2007 sur l'état du mal logement en France, qui marque chaque année l'anniversaire de l'appel de l'Hiver 54, la Fondation Abbé Pierre a tenu a «salué avec émotion et reconnaissance celui qui a inspiré ses actions par sa présence constante à ses côtés depuis sa création».
Interrogé lundi matin par Batiactu, Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, a fait part de son sentiment : «On s’y préparait. C’est une grande tristesse». Par rapport aux récents rebondissements qui ont abouti au projet de loi sur le droit au logement opposable, «l’abbé Pierre considérait cela comme la fin d’un cycle. Il se réjouissait que le logement, son grand combat avec l’exclusion, apparaisse enfin dans le débat public, a commenté Patrick Doutreligne. Mais pour autant, il restait prudent et nous appelait à la vigilance».

Alors que Jean-Louis Borloo annonçait lundi matin que la loi sur le droit au logement opposable porterait le nom de l'abbé Pierre, les hommages à son combat étaient unanimes.
Ainsi, le président de l’UNPI (Union Nationale de la Propriété Immobilière), Jean Perrin, a tenu à rendre hommage dans un communiqué «au courage, au travail, au dévouement inlassable de l’abbé Pierre qui a choisi depuis plus de soixante ans de se consacrer au service des déshérités et des sans abri. Les propriétaires privés ont entendu son appel et ne sont pas restés insensibles».
Michel Delebarre, président de l'Union sociale pour l'habitat (mouvement HLM) et maire de Dunkerque, a pour sa part rappelé que le combat de l’abbé Pierre «est toujours d'une brûlante actualité. La plus belle manière de saluer aujourd'hui sa mémoire doit être un engagement de la collectivité dans un soutien décisif à la production de logements, permettant de répondre aux besoins de tous ceux, qu'ils soient démunis ou aient simplement des moyens modestes, qui ne trouvent pas à se loger de manière satisfaisante».
«Nous nous devons de continuer, tous ensemble, ce combat», a déclaré de son côté dans un communiqué, Jean-Pierre Giacomo, président de la CNL (Confédération Nationale du Logement), en saluant «le dévouement de cet homme qui a mené avec ferveur et justesse un grand combat pour le droit au logement pour tous», un droit «élémentaire et Fondamental».

actionclactionfp