SOCIAL. Un collectif cherche à lutter contre les effets du "surtourisme" dans les zones concentrant le plus de meublés touristiques. Il espère changer la donne en France en régulant ce phénomène.

Il entend devenir un interlocuteur privilégié du gouvernement pour réguler les meublés touristiques. Un collectif citoyen national vient d'être créé dans le but d'imposer une régulation du marché des locations de courte durée sur des plateformes de type Airbnb. Ce collectif estime que ce type de plateformes accélère la crise du logement.

 

La coordination est née en avril 2023 du regroupement d'une vingtaine de collectifs locaux sur tout le territoire. Elle dénonce les effets négatifs que le "surtourisme" engendrerait dans certaines zones qui concentrent le plus de meublés touristiques. Exode des habitants, fermeture des petits commerces et de classes d'écoles, manque de main d'œuvre, villes mortes hors saison… Les enjeux sont nombreux.

 

"La crise du logement concerne désormais la classe moyenne"

 

"Au fil du temps, chacun s'est rendu compte qu'au-delà des nuisances qu'il vivait dans son lieu de vie, son quartier, sa rue changeaient, son fils ne pouvait pas trouver de logement étudiant, des gens se retrouvaient seuls dans des immeubles et (...) que la crise du logement concernait désormais la classe moyenne", a raconté Franck Rolland, co-président du collectif et représentant de "Saint-Malo J'y vis... J'y reste !". Il dénonce une "bulle spéculative" des locations de courte durée. "Chacun doit pouvoir vivre où il le souhaite dans un logement répondant à ses besoins et accessible à ses moyens. (...) Un territoire n'est pas une marchandise", a-t-il ajouté.

 

De son côté, Brigitte Cottet, membre de l'Association des résidents de la vieille ville d'Annecy, affirme que dans sa rue, "on peut estimer que la moitié des immeubles sont occupés par des Airbnb, et dans la vieille ville, 23 immeubles ont été déclarés en péril parce qu'ils n'ont pas été entretenus. Ce n'est pas un propriétaire d'Airbnb qui refait la toiture."

 

Plusieurs revendications

 

La coordination demande l'extension du nombre de communes classées en zone tendue afin d'adopter des mesures de régulation, comme des quotas ou des compensations à l'échelle intercommunale. Elle réclame également une "fiscalité inversée en faveur des gens qui louent à l'année". Le collectif considère que la réponse à la crise du logement ne repose pas uniquement dans la construction mais aussi dans l'augmentation de la part de résidences principales dans le parc immobilier des communes.

 

L'annonce de la création de ce collectif intervient une semaine après l'annonce du report d'une proposition de loi transpartisane de régulation des locations touristiques. "Plus il y d'Airbnb, plus il y a de gens qui circulent, plus ça crée de l'emploi. Il y a cette trame idéologique là", a déclaré Franck Rolland, pour qui la balle est désormais "dans le camp du gouvernement".

 

 

 


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