Le nombre d'installation de fenêtres poursuit sa baisse, repassant pour la première fois sous la barre des 10 millions depuis 2006. La réduction des incitations et aides entraîne un repli du marché de la rénovation, tandis que côté matériaux, l'aluminium tire son épingle du jeu. Détails.

La société de conseil et d'études TBC a publié un dossier thématique portant sur le marché de la fenêtre en France, qui se penche sur les évolutions marketing et les technologies qui agitent le secteur. Réalisée auprès de plus de 500 professionnels (artisans menuisiers, poseurs, réseaux, gammistes, constructeurs, négoces et grandes surfaces de bricolage), elle révèle que le repli observé depuis 2009, s'installe dans la durée. Ainsi, le marché de l'installation s'est établi à 9,73 millions de fenêtres en 2012, soit un recul de 3,2 % en un an. La rénovation, qui représente toujours 60 % de ce marché est elle-même en repli d'ampleur équivalente (-4 %). L'étude met en avant des difficultés de financement des projets à cause du contexte économique, de la réticence des banques et de la baisse progressive des incitations gouvernementales : suppression du crédit d'impôt pour les remplacements de fenêtres en maison individuelle, hausse du taux de TVA à 7 %, etc.

 

Place à l'aluminium, à la couleur et aux performances
Du côté des tendances, l'étude montre une progression des ventes de fenêtres en aluminium (2,28 millions d'unités en 2012), qui représentent désormais près du quart du marché en grignotant des parts au PVC (62 % du marché total) et au bois (11 %). La couleur connaît elle aussi un engouement (+4 %), puisque 22 % des fenêtres commercialisées - aluminium ou PVC - ne sont plus blanches, mais présentent une coloration (15 %), voire plusieurs (4 %) ou une décoration imitation bois (4 %). D'un point de vue performances, on assiste à un bond qualitatif, avec 76 % des fenêtres vendues présentant un coefficient Uw (définissant la valeur d'isolation thermique) inférieur à 1,6 : une progression de 16 % depuis 2008. Ce glissement vers des fenêtres toujours plus isolantes est logique puisque les produits les moins performants (Uw > 2) disparaissent peu à peu du marché (passant de 13 % en 2008 à 3 % en 2012) tandis qu'à l'autre extrémité du classement, les plus performants (Uw < 1,2) sont apparus en 2010 et représentent maintenant 5 % du marché.

 

En octobre dernier, une autre étude mettait en avant les économies d'énergie rendues possibles par le seul changement des menuiseries, pouvant atteindre les 50 kWh/m²/an et permettre à un logement de passer d'une classe énergétique à la supérieure (de "E" à "D" ou de "D" à "C").

 

Sombre avenir
Quant aux perspectives pour 2013, les professionnels sont assez pessimistes : une majorité prévoit une stagnation (41 %) ou une baisse (24 %) des ventes. Seuls 24 % espèrent une hausse de leur activité. Interrogés sur les actions qu'ils comptent mettre en place face aux difficultés économiques, 27 % songent à augmenter le budget publicitaire et 22 % souhaitent miser sur un abaissement des prix. Parmi les autres solutions citées, arrivent en troisième position ex-aequo (17 %) la vente de services complémentaires et celle de produits plus haut de gamme.

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