Les premiers signes d’essoufflement du BTP menacent-ils le secteur de la menuiserie industrielle ? Selon une étude d’Atradius, l’année 2008 devrait être mitigée pour ce secteur, en raison notamment de la hausse des prix des matières premières. Dans le même temps, des mesures comme le crédit d’impôts, pourraient soutenir le marché de la rénovation, et par ricochet la menuiserie industrielle. Détails de l’étude.

Hausse du prix des matières premières, fléchissement de l‘activité du BTP… Quelles seront les conséquences en 2008 sur la menuiserie industrielle ? Une récente étude publiée par le cabinet d’assurance-crédit Atradius analyse la performance des cinq sous-secteurs qui s’intègrent dans le secteur de la construction : la menuiserie à base de matières plastiques, la menuiserie bois, la menuiserie métallique, les travaux de charpente et la construction métallique.

Répercussion des prix des matières premières
L’étude note que «le rôle joué par les matières premières dans la structure de prix devient prépondérante : qu’il s’agisse du bois, du PVC (pétrole) ou des métaux, tous ont connu des hausses de prix significatives ou des situations de pénurie».

La menuiserie à base de matières plastiques a enregistré en 2007 une progression de 6,5% des ventes, et ce malgré une hausse des prix. L’étude explique que l’engouement des Français pour le bricolage a permis aux distributeurs de procéder à leur tour à des augmentations tarifaires, les prix à la production ayant augmenté de 3,8% suite à la hausse du prix du baril de pétrole. Mais ce sous-secteur au chiffre d’affaires de 4,9 milliards d’euros enregistre depuis cinq ans un tassement des marges et la concurrence est importante entre les grands opérateurs nationaux, souvent eux-mêmes filiales de grands groupes internationaux. En réaction à ce phénomène, «une diversification de tous les fabricants significatifs vers la distribution se dessine, dans le but de contrôler toute la chaîne et de maîtriser ainsi la qualité des produits et les délais de livraison».

Une marge de manœuvre réduite
La menuiserie bois subit, elle aussi, les conséquences de la hausse des prix des matières premières. Le chiffre d’affaires de la filière bois est de 8,2 milliards d’euros, dont 3,7 pour la menuiserie – charpente et 1,9 pour ce qui concerne la fabrication de panneaux. Si l’activité reste soutenue, l’étude estime que «la marge de manœuvre désormais réduite en matière tarifaire pèsera sur la croissance en 2008».

Autre victime collatérale des prix des matières premières, le secteur de la construction métallique avec la hausse du coût de l’acier. Après une bonne année 2007, l’activité devrait s’essouffler en 2008, parallèlement à celle du bâtiment industriel. Malgré tout, «la demande des travaux publics et du non-résidentiel est restée bien orientée, soutenue par ailleurs par une demande forte en Europe de l’Ouest».

Une activité tirée par les secteurs «tendance»
Le chiffre d’affaires des professionnels des travaux de charpente, qui sont majoritairement des entreprises de moins de 10 salariés, a progressé en 2007 de 7%. L’étude affiche une confiance dans la croissance 2008, car si le nombre de mises en chantier devrait diminuer, les travaux d’entretien et de rénovation, notamment sur les monuments historiques, devraient tirer les acteurs du secteur vers le haut. A noter que les maisons à ossature en bois sont «de plus en plus plébiscitées par les maîtres d’œuvre», le nombre ayant «doublé en cinq ans».

Le secteur de la menuiserie métallique, 2007 a enregistré une hausse de plus de 10% de la production. L’année en cours devrait marquer «un net recul avec une croissance attendue de l’ordre de 6%», mais devrait néanmoins rester une bonne année. De plus, les dispositifs fiscaux en faveur de l’isolation phonique et thermique devraient bénéficier au segment de la rénovation, qu’il s’agisse de bâti résidentiel ou de locaux industriels et de bureaux.

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