Baisse du nombre de commandes, tassement du chiffre d'affaires… Les architectes n'échappent pas à la crise. Cependant, ils ne baissent pas les bras pour autant. Au contraire. Selon le dernier baromètre commandé par l'Ordre, environ 67% d'entre eux sont optimistes quant à l'évolution de leur activité. Détails de l'étude.

Comme la plupart des secteurs, l'architecture subit les conséquences de la crise. Le dernier baromètre Ifop de la profession, commandé par l'Ordre des Architectes, fait état de nombreux points faibles.

 

Ainsi, la baisse du nombre de commandes a des répercussions sur le chiffre d'affaires moyen de la profession. En 2010, ce dernier atteignait 278.314 euros et en 2011, il affiche 276.142 euros. Dans le détail, «on observe que le chiffre d'affaires moyen reste toujours très corrélé à la taille salariale de l'agence et au niveau de revenu retiré de l'activité d'architecte. De même, on note toujours un écart significatif entre l'Ile-de-France et le reste de la France, écart qui tend d'ailleurs à s'accentuer», précise l'Ordre. L'enquête indique aussi que les revenus retirés de l'activité d'architecte en 2011 sont de 34.299 euros en moyenne, ce qui est inférieur par rapport à 2010, où ils étaient de 37.425 euros. «Cette baisse s'explique notamment par le fait que la proportion d'architectes individuels et associés déclarant moins de 10.000 €/an a augmenté sensiblement (21% contre 15% il y a un an) alors que la part de ceux déclarant plus de 50.000 € de revenus a légèrement diminué (18% contre 20% en 2010)», note l'ordre.

 

La maison individuelle au cœur de l'activité des architectes
Parmi les moteurs qui portent l'activité des architectes, on trouve la construction de maisons individuelles. C'est la principale activité à 54%, suivi du logement collectif (42%), puis des équipements publics (27%). Le cercle d'agences s'occupant de projets de bureaux (17%), de locaux industriels (16%), des équipements culturels et sportifs (14%), des locaux éducatifs (13%), des commerces (12%) ou de l'urbanisme (11%) est plus restreint. Pour expliquer l'impact de la maison individuelle, Francois Rouanet, conseiller national en charge de l'Observatoire, confie : «Il s'agit du premier poste en temps passé. Les architectes se sont toujours intéressés à la construction de maisons individuelles. Mais ils se heurtent à l'image et à l'idée que faire appel à un architecte coûtent cher». Et il commente : «Le résultat ne m'étonne pas car la commande de maisons individuelles est adaptée aux petites structures. Et comme 59% des architectes travaillent seuls, ils honorent par conséquent des commandes nobles mais à leur portée comme la maison individuelle». Quant au salaire net moyen des architectes, il a peu augmenté depuis 2008 (2284 euros) et s'élève en 2011 à 2.303 euros net par mois.

 

Elément surprenant de l'enquête, les architectes semblent croire en l'avenir. Si la conjoncture n'est pas favorable, le regain d'optimisme affiché depuis 2009 se poursuit. «On a un moral en titane !», plaisante Francois Rouanet. Et d'ajouter : «Il faut mettre ceci en relation avec la satisfaction des architectes d'exercer leur métier ; Ils sont fiers et c'est très valorisant de faire un bâtiment mais également d'être en prise avec la société». Ainsi, 67% des architectes se disent optimistes à propos de leur activité. Ce sont chez les jeunes architectes (84% chez les architectes de moins de 40 ans) que ce sentiment est le plus prononcé.

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