Pour tous les problèmes de santé des adolescents, la Maison de Solenn ouvre ses portes à Paris le 6 décembre, grâce à l’opération «Pièces jaunes». Un îlot de réconfort de 6.100 m2 au coeur de la ville, original tant sur le fond que sur la forme, signé par l’agence Ibos - Vitart.

Plus vraiment des enfants, mais pas encore des adultes, les adolescents nécessitent une attention particulière et des soins spécifiques. Pour la première fois en Europe, est réuni en un même lieu - le site du groupe hospitalier Cochin / Saint Vincent de Paul / La Roche Guyon - un grand nombre de disciplines et de compétences propres à la prise en charge des troubles de l’adolescent (troubles alimentaires, dépression, tendances suicidaires, conduites à risque, etc).

Baptisée «Maison de Solenn» en souvenir de Solenn Poivre d’Arvor, la Maison des Adolescents a été initiée en 1998 par Mme Bernadette Chirac, Présidente de la Fondation Hôpitaux de Paris - Hôpitaux de France, et menée en partenariat avec l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris. Sa construction, ainsi que ses aménagements intérieurs, ont pu être réalisé en partie grâce à la générosité du public dans le cadre des campagnes de collectes «Pièces jaunes». Le coût global de la Maison de Solenn s'élève à 26,2 millions d'euros TTC (19 millions HT pour les travaux).

Placée sous la responsabilité médicale du Professeur Marcel Rufo, cette structure s’organise autour de quatre pôles d’activités : l’espace d’accueil santé au rez-de-chaussée ; les consultations au rez-de-jardin ; l’hospitalisation (20 lits) et les «soins culturels», respectivement aux 2ème et 3ème étages ; la 1ère unité INSERM de France en psychiatrie de l’adolescence étant installée au 1er étage. Une vaste terrasse vitrée, avec potager et arbres fruitiers, couronne le sommet du bâtiment et offre une vue à 360 degrés sur Paris et les jardins du Val de Grâce.

La réponse architecturale au projet médical, Jean-Marc Ibos et Myrto Vitart l’ont envisagé comme étant «un espace qui tend les bras vers la ville et invite les jeunes (et leurs familles) à entrer sans appréhension». La crainte de l’hôpital s’y dissipe d’ailleurs très vite car les locaux sont judicieusement décloisonnés et baignés par une lumière remplie d’espoir.

Lieu ouvert et chaleureux, la Maison des Adolescents est à la fois transparente et intime. Sa peau, composée de vitrage toute hauteur, est perméable au monde extérieur, et vice versa. Au Nord, la façade en verre feuilleté est incrustée de films polymères teintés de vert, laissant apparaître l’animation du Boulevard de Port Royal et transparaître la circulation des couloirs. Au Sud, les chambres sont protégées par un système de stores fixes en verre, sur lesquels viennent se briser les rayons du soleil et les reflets des bâtiments alentours.

Miléna Chessa

A noter que Jean-Marc Ibos et Myrto Vitart dédicaceront leur monographie le 15 décembre prochain à 18h30 chez Erco Lumière (6ter, rue Saints Pères, 75007 Paris). Un ouvrage édité par Ante Prima / Carte Segrete au prix de 24 euros.

actionclactionfp