DOMOTIQUE. Les services connectés dans le logement vont-ils réellement devenir incontournables ? La 2e édition du Baromètre Qualitel, publié en partenariat avec Ipsos, révèle le taux d'adoption des équipements communicants au sein des ménages français. Et s'il est en hausse, il n'est pas encore très élevé.

Téléalarmes, pilotage des stores ou des chauffages, enceintes connectées et assistants numériques, machines à laver intelligentes… Les équipements connectés semblent devenir la norme dans les domiciles français. Pourtant, le logement connecté reste encore largement minoritaire, comme le révèle l'enquête menée par Ipsos pour Qualitel, dans le cadre du 2e Baromètre "de la qualité de vie à la maison".

 

 

Des services utiles selon les Français…

 

Les Français ne sont encore que 3/10 à posséder au moins un équipement communicant. Mais cette proportion ne cesse de grandir puisque désormais, plus d'un logement récent sur deux (datant de moins de 5 ans) compte au moins un service connecté et que 30 % en proposent même plusieurs. Et c'est la sécurité qui arrive en tête des préoccupations puisque l'équipement le plus "populaire" reste l'alerte anti-intrusion, qui équipe 21 % des logements, tandis que les systèmes de vidéosurveillance arrivent en deuxième (15 %). Les solutions de pilotage à distance arrivent ensuite : celles pour le chauffage (12 %) devancent les autres systèmes de gestion (11 %). Les alertes dédiées aux personnes dépendantes, âgées ou à handicapées, arrivent encore après dans ce classement (8 %).

 

Les utilisateurs interrogés par Ipsos révèlent être globalement satisfaits de ces services. Ceux qui ont équipé leur logis d'une alarme se sentent plus en sécurité et ceux qui peuvent piloter à distance leur système de chauffage trouvent leur maison plus confortable (+6 %). Quant à ceux qui s'inquiètent pour un proche en situation de handicap, ils sont 1,5 fois plus nombreux à être convaincus de l'adaptation de leur logement aux personnes à mobilité réduite. Cependant, un grand travail reste à accomplir pour convaincre les 7 Français sur 10 qui restent encore non équipés du moindre engin communicant.

 

… mais encore trop chers et risqués

 

 

Le baromètre Qualitel note que le premier obstacle est d'ordre pécuniaire : "Les Français ont du mal à percevoir l'utilité de certains services connectés", analyse Ipsos. Les questions de protection du domicile ou de sécurité semblent avoir les faveurs du public, car 85 % des répondants souhaiteraient être avertis "en cas de fuite d'eau, de gaz ou d'incendie" et 72 % voudraient pouvoir "surveiller à distance le logement contre les intrusions". Les économies d'énergies générées par un pilotage plus intelligent des installations pourraient également persuader une grande part de la population (81 %). En revanche, l'amélioration de la qualité de l'air intérieur ne préoccupe que 54 % des Français interrogés. Et les produits type enceinte connectée ne séduisent pas, puisque peu de personnes les trouvent utiles (25 %). D'autant que ces solutions ont un coût considéré d'emblée comme trop élevé par 75 % des gens. Ipsos note : "De fait, les services connectés sont aujourd'hui l'apanage des foyers les plus aisés : plus d'1/3 des foyers gagnant plus de 5.000 € net/mois possèdent au moins deux équipements connectés, contre seulement 16 % de ceux qui gagnent moins de 3.000 € net/mois".

 

Autre frein majeur, une certaine "techno-phobie". Les Français ne souhaitent pas davantage de technologies dans leur quotidien : 52 % estiment qu'il y en a déjà suffisamment et 31 % qu'il y en a déjà trop. Seuls 7 % en voudraient davantage… "Les réponses à cette question sont très homogènes, quels que soient l'âge, le sexe ou la région d'habitation des répondants", soulignent Ipsos et Qualitel qui s'étonnent même que les plus jeunes générations (moins de 35 ans) ne réclament pas plus de technologies que leurs aînés. Et les préoccupations sont diverses : craintes sanitaires par rapport aux ondes électromagnétiques, pour eux ou pour leurs enfants, ou peur que les données ne soient utilisées contre eux (pour un usage commercial ou frauduleux). Un Français sur deux n'est pas prêt à partager des informations relatives à ses habitudes. Et deux sur trois redoutent qu'une simple défaillance technique ne vienne rendre leur système totalement inopérant ou incontrôlable. Le chemin est donc encore long avant que la domotique ne s'installe définitivement au cœur des habitations.

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