Alors que le sort de La Poste des Champs-Elysées est en sursis et que la pharmacie Lincoln a dû mettre la clef sous la porte, la mise en application de la loi Dutreil, prévue pour bientôt, devrait aider Paris à lutter contre la désertion des petits commerces en lui donnant le droit de préempter les baux commerciaux.

Qui peut se payer les Champs-Elysées ? Sûrement pas La Poste, dans l’expectative depuis que son loyer a bondi de 15.000 à 108.000 euros mensuels. Ni la pharmacie Lincoln, qui a dû quitter les lieux le 31 décembre dernier. Nespresso, Toyota, Orange… les groupes les plus puissants uniquement, peuvent se targuer d’avoir pignon sur l’avenue la plus chère d’Europe (10.500 €/m2).

Selon lavieimmo.com, le site internet du magazine La vie immobilière, la mise en application de la loi Dutreil du 2 août 2005, annoncée comme imminente par Christine Lagarde, devrait aider la mairie de Paris à lutter contre cette désertion des petits commerces. La loi prévoit en effet d’accorder aux communes le droit de préemption des baux commerciaux, sur lesquels portent une majorité des transactions dans l’immobilier commercial.

Lyne Cohen-Solal, adjointe PS au maire de Paris chargée du commerce et de l’artisanat, propose de son côté de classer certaines enseignes, comme cela avait été le cas avec le Fouquet’s par Jack Lang. Cela permettrait selon elle de sauver les sept derniers cinémas des Champs, «qui se voient proposer des chèques énormes pour quitter les lieux», alors qu’ils étaient encore une vingtaine en 1980.

Récemment, des enseignes comme Go Sport ou H&M, désireuses de s’installer sur la prestigieuse avenue, se sont vues déboutées. «Nous n’avons rien contre H&M mais nous sommes contre la prolifération de ces enseignes mondialisées qui vendent exactement la même chose partout et qui ne veulent s’installer sur les Champs que pour le standing», a déclaré François Lebel, maire du VIIIe arrondissement.

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