Lors de sa conférence de presse mensuelle, le Premier ministre Dominique de Villepin a annoncé jeudi sa position quant aux liaisons ferroviaires. Outre l'annonce du lancement des travaux du TGV Rhin-Rhône en 2006, il a notamment déclaré que la France reste «attachée» au projet de ligne de chemin de fer à grande vitesse Lyon-Turin, malgré sa volonté de limiter le déficit budgétaire.

Dominique Perben, ministre des Transports, a affirmé jeudi aux côtés de Dominique de Villepin : «Nous sommes attachés au projet de liaison ferroviaire Lyon-Turin», d’ailleurs «500 millions d’euros ont déjà été engagés». Le ministre a ajouté : «Les travaux préliminaires ont démarrés, et nous avons saisi la commission de Bruxelles sur le financement des travaux qui sont envisagés».

Le coût total du projet, estimé à 12,5 milliards d'euros, reste suspendu à des engagements budgétaires importants, que la France et l'Italie n'ont pas encore formellement endossés. L'Union européenne devrait apporter une aide financière à hauteur de 20 à 50%.
Le tunnel, d’une longueur de 53 km entre Saint-Jean de Maurienne (Alpes françaises) et Venaus (Italie), s'inscrit dans le cadre de la création d'un réseau européen de transport allant de Lisbonne à Ljubljana, un des 30 projets déclarés comme prioritaires par l'Union européenne.

Le Premier ministre a par ailleurs annoncé le lancement des travaux de la ligne TGV Rhin-Rhône dès l’an prochain. Le Maire de Belfort, Jean-Pierre Chevènement, s’est réjouit de cette nouvelle car elle «permet d'entrevoir une mise en service du TGV Rhin-Rhône à l'horizon 2010», et donc la sortie de l’isolement pour la région Franche-Comté, et particulièrement l'aire urbaine Belfort-Montbéliard.

Jean-Marie Bockel : «La balle est dans le camp du gouvernement»

De son côté, le président de l'association Trans Europe TGV Rhin-Rhône-Méditerranée Jean-Marie Bockel s'est réjoui vendredi de la confirmation du lancement des travaux du TGV Rhin-Rhône en 2006.
Il a toutefois jugé que le gouvernement devait désormais la «traduire dans les faits» : «Nous attendons donc que celui-ci présente au comité de pilotage du 3 octobre prochain la convention de financement de la première tranche de la branche Est, afin que la mise en chantier de celle-ci puisse intervenir suivant le calendrier annoncé», a-t-il indiqué.
Egalement sénateur-maire socialiste de Mulhouse, il a rappelé au gouvernement que «la balle est désormais clairement dans son camp». Et de souligner : «Les régions Alsace, Bourgogne et Franche-Comté se sont positionnées depuis longtemps, la préparation du lancement des travaux se déroule au rythme prévu, la Suisse a confirmé sa participation au financement».
Rappelons qu’il s'était étonné la semaine passée que l'Etat français soit le «seul financeur» à «n'avoir toujours pas fait connaître sa participation» à ce projet.

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