Dans son étude publiée, ce mercredi 6 mai, le Commissariat général au développement durable signale que les effectifs des éco-activités ont diminué de 0,3% en 2013 contre 0,2% l'année précédente. La cause ? Le domaine des énergies renouvelables qui perd le plus d'emplois (- 8,7%) en 2013. Découvrez les résultats par secteurs.

Avec 31,5 milliards d'euros, la valeur ajoutée des éco-activités*, en hausse de 1,8%, a le vent en poupe en 2013. Et pourtant, ce secteur mobilise 442.400 emplois, équivalent temps plein, en 2013, soit 0,3 % de moins qu'en 2012, souligne une étude du Commissariat général au développement durable dévoilée mercredi 6 mai.

 

"Cette baisse légère s'explique avant tout par la baisse de l'emploi dans les énergies renouvelables", rappelle le ministère de l'Ecologie. Leurs effectifs correspondant à 55.650 en 2013 ont chuté de -8,7 % par rapport à l'année précédente. C'est donc bien le domaine qui perd le plus d'emplois, avance le document.

 

Emploi environnemental par domaine et par type d\'activité en 2013
Emploi environnemental par domaine et par type d'activité en 2013. © Sources : SOeS ; Insee, Esane
Lourd impact du photovoltaïque

 

Premier constat : le secteur du photovoltaïque paie un lourd tribut. En 2013, la perte totale estimée est de + 6.000 emplois équivalents temps plein dans le domaine des travaux publics et de la construction ainsi que dans celui de la fabrication d'équipements, affecté par la diminution de l'installation de systèmes photovoltaïques.

 

A noter que la baisse des importations est plus marquée que la baisse des exportations, notamment pour la fabrication de produits utilisés dans le photovoltaïque (- 18,2 % d'exportations, - 28,8 % d'importations par rapport à 2012).

 

Si le Commissariat général au développement durable observe une progression de la production et de la vente d'énergies renouvelables, notamment dans l'hydraulique, les créations d'emplois sont fragilisées dans ce domaine en raison d'une réduction des investissements passés.

 

De plus, les 90.650 emplois liés à la gestion des déchets sont à la peine, soit une diminution de 0,5% en 2013 par rapport à 2012 remarque l'étude. Autres baisses constatées : les métiers dédiés au bruit (Ndlr : 8.350), soit une baisse de 0,4 % en 2013 par rapport à 2012, sans oublier une baisse de 0,1 % des métiers de l'ingénierie (Ndlr : 14.300) sur la même période.

 

Emploi environnemental par domaine et par type d\'activité en 2013
Emploi environnemental par domaine et par type d'activité en 2013. © Sources : SOeS ; Insee, Esane
Les effectifs dans la réhabilitation des sols et eaux atténuent la baisse globale

 

A l'inverse, des éco-activités ont le moral en hausse avec une croissance des effectifs dans la réhabilitation des sols et eaux qui atténue la baisse globale, correspondant à 61.050 emplois, soit une augmentation de 6,2% en 2013 par rapport à 2012. "Ce domaine est d'ailleurs le plus performant en termes de croissance des effectifs sur ces neuf dernières années", affirme le ministère de l'Ecologie.

 

Le domaine de gestion des eaux usées n'est pas en reste avec 70.900 emplois comptabilisés dont 26.100 dans les Travaux publics et construction, et 6.000 dans la fabrication industrielle.

 

De plus, les 26.150 postes liés à la maîtrise de l'énergie -dont notamment 18.100 dans les Travaux publics et construction et 8.050 dans la maîtrise de l'énergie sont confortés, d'après le document, avec une augmentation de 0,4 %.

 

Au final, avec une balance commerciale des éco-activités excédentaire de 2,8 milliards d'euros, mais pourtant en légère baisse par rapport à 2012 (- 2,4 %), les métiers, à l'exception des énergies renouvelables, restent florissants. La preuve que l'économie et l'écologie sont en voie de réconciliation pour une croissance verte durable prenant en compte les enjeux climatiques et environnementaux.

 

*Les éco-activités sont les activités qui produisent des biens ou services ayant pour finalité la protection de l'environnement ou la gestion des ressources, rappelle le Commissariat général au développement durable, Service de l'observation et des statistiques.

 

Méthodologie
Cette note s'appuie sur de multiples sources : enquêtes annuelles de production et Esane de l'Insee, comptes de la dépense de protection de l'environnement du SOeS, enquête annuelle sur les investissements de l'industrie pour protéger l'environnement (Antipol, Insee), déclaration annuelle des rejets (Gerep), données des douanes, données de la DGFiP et données des fédérations professionnelles (Federec, FNTP...). Pour le domaine des énergies renouvelables, la production par produits (photovoltaïque, éolien, pompes à chaleur, solaire thermique...) provient des bilans annuels du SOeS ainsi que des études de l'Ademe sur les marchés liés à la maîtrise de l'énergie et au développement des énergies renouvelables.

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