La direction du groupe français de petit matériel électrique s'est déclaré hostile à la reprise de sa fusion avec Schneider Electric, suite à l'annulation du veto de la Commission.

Ce n'est pas vraiment une surprise. Les dirigeants de Legrand avaient déjà déposé en faveur de la Commission européenne dans le recours intenté par Schneider lors des auditions de la Cour Européenne de Justice (CEJ).

Selon le quotidien économique La Tribune, dans son édition du 18 novembre, " les douze membres du comité de direction de Legrand, à l'exception du PDG François Grappotte, ont envoyé mardi dernier (au PDG de Schneider) Henri Lachmann une lettre où ils se déclarent formellement hostiles à la reprise de la fusion ".

S'ils l'avaient tout d'abord souhaité, ils estiment aujourd'hui qu'un climat inamicale s'est instauré entre les deux groupes. " Depuis l'arrêt par la Commission de Bruxelles ", Schneider a multiplié " les projets de découpage et de revente ", " dans tous les sens " de Legrand, a indiqué aujourd'hui une source proche du dossier. A l'inverse, selon la même source, la direction de Legrand souligne qu'un rachat par le consortium Wendel est " une solution qui a de l'allure, qui permet de garder l'intégrité du groupe, qui, tel qu'il existe aujourd'hui, est performant ". Enfin, il semblerait que la réalité du marché ait changé : Schneider et Legrand sont redevenus concurrentes " même de manière âpres, car le marché n'est pas bon ", concluait cette source.

Schneider Electric devrait bientôt disposer d'un peu plus d'éléments pour décider s'il relance sa fusion avec Legrand ou s'il laisse cette entreprise au consortium Wendel, emmené par Ernest Antoine Seillière. La Commission doit d'ici au 26 novembre rendre un nouvel avis sur l'opération qu'elle a bloqué, a annoncé Bruxelles vendredi.

Schneider s'est par ailleurs porté acquéreur du Japonais Digital Electronics, qui pourrait bien être une sortie de crise honorable, au terme d'une procédure de fusion longue de plus d'un an maintenant.

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