Plus de 70% des collectivités disent avoir une bonne image des PPP. Pourtant, ils demeurent encore mal connus, se plaignent-elles. Tels sont les principaux résultats d'un sondage Ifop/Mars sur le thème « L'image et les pratiques en matière de partenariat public-privé ». Détails.

Autorisé en France depuis 2004, le PPP est un contrat qui permet à une collectivité publique de confier à une entreprise la mission globale de financer, concevoir tout ou partie, construire, maintenir et gérer des ouvrages ou des équipements publics et services concourant aux missions de service public de l'administration, dans un cadre de longue durée et contre un paiement effectué par la personne publique et étalé dans le temps. Généralement, il s'applique aux gros projets tels les écoles ou les hôpitaux.

 

L'étude publiée mardi, réalisée par Ifop à la demande de Mars (Mobilité Agglomération Rémoise)*, revient sur les pratiques de ce type de contrat et sur son image. C'est l'achèvement d'un projet inauguré en avril dernier, fruit d'un partenariat innovant entre la société concessionnaire des transports publics de l'agglomération de Reims (51) et ses 1.400 prestataires, qui a conduit Mars à proposer cette enquête. Et à lancer le premier site 100% PPP dédié au secteur public. En résumé, il en ressort une forte méconnaissance du PPP et de ses applications.

 

Montage et réalisation rapides des projets
Ainsi, 6 collectivités sur 10 n'ont jamais été engagées dans un partenariat public-privé, note le sondage Ifop. Un chiffre corroboré par le fait que 71% des collectivités territoriales pensent mal connaître ce contrat, faute d'exemples concrets probants. Cependant, 77% d'entre elles estiment avoir une bonne opinion des PPP, et la « possibilité de trouver des ressources financières autres que celles de la collectivité » est un des éléments caractéristiques du PPP pour 53% des collectivités. Une raison qui ferait que 49% des collectivités, qui ne l'ont encore jamais fait, s'engageraient dans un PPP, devant la « rapidité du montage et de la réalisation des projets ». Cette dernière réponse arrive en tête parmi les collectivités qui ont déjà contracté un PPP (48%).

 

Du côté des avantages et inconvénients du PPP, les collectivités pensent à 29% qu'il privilégie « l'échange et le partage entre les cultures et les bonnes pratiques du public et du privé », devant la « maîtrise des coûts » (25%) ou la « maîtrise et le juste partage des risques » (18%). En revanche, près d'un tiers d'entre elles pourrait être freiné par les « risques liés aux objectifs de rentabilité du concessionnaire au détriment du service public » (31%) ou la « perte de contrôle sur l'exécution du service public » (26%).

 

Pas assez d'exemples concrets
Le PPP souffre donc d'un manque d'image, mais ce sont surtout les « témoignages d'expériences réussies et des difficultés rencontrées » qui font défaut à 54% des collectivités, qui, pour 76%, restent favorables à ce type de contrat, relève l'étude Ifop. Car au final, le PPP - et les mises en œuvre dont elles ont eu connaissance - serait davantage synonyme de « réussite » pour 73% d'entre elles.

 


* Sondage réalisé du 1er au 7 mars 2011, sur un échantillon de 201 élus, représentatif de l'ensemble des collectivités territoriales de plus de 10 000 habitants.
La représentativité de l'échantillon a été assurée par la méthode des quotas (type de collectivités et taille de la population).

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