Huit millions et demi de voyageurs empruntent quotidiennement les transports en commun en Île-de-France. Alors qu'elles accueillent sur 10 % du réseau près de 40 % du trafic national, les infrastructures ferroviaires d'Île-de-France ont besoin d'être modernisées et développées pour faire face à l'augmentation importante du trafic (+ 21 % en dix ans). Un an après l'effort apporté par Jean-Marc Ayrault pour rénover ces infrastructures, le Gouvernement actuel s'engage également à accélérer le Grand Paris des transports. Etat des lieux.

Alors que le drame de Brétigny-sur-Orge (Essonne) du 12 juillet 2013 a mis en lumière la vétusté des réseaux de transport ferrés en Ile-de-France, l'Etat et la région Ile-de-France ont décidé dans la foulée de consacrer 6 milliards d'euros à la rénovation et au renforcement du réseau de transports francilien existant d'ici à 2017. En effet, ces derniers avaient souligné la priorité donnée à la rénovation du rail, depuis l'audit alarmant sur la vétusté du réseau, réalisé par l'Ecole polytechnique de Lausanne en 2005.

 

Carte du Grand Paris Express réactualisée
La carte des transports du métro du Grand Paris. © SGP
42 chantiers prévus et 57.000 emplois créés

 

Si le premier objectif est de "remettre en état [nos] réseaux", le deuxième est de "remplacer tous les trains Intercités". Toutefois, Jean-Marc Ayrault, avait tenu à rassurer : "Ce n'est pas la fin des grands projets TGV, (...) ça n'aurait pas de sens." Et d'ajouter : "Il s'agira de traiter en priorité les points de blocage, c'est-à-dire les grands noeuds ferroviaires", dont un certain nombre sont en Ile-de-France… L'Etat a aussi décidé que la SGP (Société du Grand Paris) contribuera à hauteur de 2 milliards d'euros pour 6 milliards d'euros de travaux à engager, ce qui aboutira à la rénovation de 42 chantiers.

 

"Ce nouvel acte de Décentralisation prévoit la création de 57.000 emplois dans les cinq prochaines années par les seuls chantiers du plan de mobilisation", avait déclaré. Jean-Paul Huchon avait aussi reconnu que les incidents quotidiens sur les lignes de métro et de RER posaient des vrais problèmes pour les usagers et estimé que "ces 42 chantiers sont précisément une réponse qui va changer la vie des gens."

Un projet de transport en deux volets

En détails, le premier volet porte sur la modernisation et l'extension du réseau existant selon le plan de mobilisation de plus de 12 milliards d'euros convenu entre la région Ile-de-France, l'Etat, les départements et le STIF. "Cela comprend notamment le prolongement du RER E à l'ouest, des prolongements de ligne de métro, la création de bus à haut niveau de service et de tramways, la modernisation des RER et l'amélioration des lignes de Transilien", nous souligne la Société du Grand Paris.

 

Le second volet repose sur la création de nouvelles lignes de métro automatique, le Grand Paris Express. En effet, le 6 mars 2013, le Gouvernement a réaffirmé la réalisation intégrale du Grand Paris Express en demandant que soient étudiées des optimisations permettant d'en réduire le coût. L'objectif des optimisations est de sécuriser le financement du projet et donc sa réalisation en réduisant son coût global de l'ordre de 3 milliards d'euros pour respecter un coût d'objectif arrêté à 22,625 milliards d'euros.

 

Déjà des retards de la mise en service de la ligne 14 et 12
Les travaux débuteront en 2015, et de 2020 à 2030, toutes les lignes seront mises progressivement en service, sans interruption ni phasage, affirme la SGP. "Rappelons que l'ampleur du projet est sans précédent : 200 km de métro, 72 nouvelles gares et 15.000 à 20.000 emplois directs chaque année. A moyen terme, 90 % des Franciliens habiteront à moins de 2 km d'une gare", conclut la SGP.

 

Seul bémol ? "La mise en service du prolongement de la ligne 14 du métro parisien, destiné à désaturer la ligne 13 et à ouvrir la voie au Grand Paris Express, est retardée de deux ans, à mi-2019", a annoncé ces jours-ci la RATP. "On ne veut pas parler de retard mais certaines contraintes techniques, administratives et environnementales font qu'on estime aujourd'hui la mise en service à la mi-2019  au lieu de 2017", a déclaré le directeur général adjoint en charge des projets et des investissements à la RATP, Christian Galivel. La ligne 12 n'est pas épargnée non plus.

 


Construction du terminal multimodal sur le Port du Havre
Photo d'illustration. © S.C.Batiactu

Les projets de transports déjà en marche
Les derniers mois ont vu plusieurs améliorations notables avec en particulier la modernisation du RER B au nord de Paris, l'extension des lignes 4 et 12 du métro, la création de la nouvelle gare Pompadour sur le RER D ou encore la mise en service des lignes de tramway T5 et T7. Et de nouvelles mises en service interviendront prochainement (lignes de tramway T6 et T8, nouvelle gare Rosa Parks sur le RER E).

 

La ligne C du RER fait l'objet d'un suivi attentif : en raison de son impact sur le fonctionnement du réseau sud-francilien, les travaux complexes de réfection du poste d'aiguillage de Vitry-sur-Seine
suite à son incendie seront accélérés.

 

Le calendrier de prolongement du tramway T4, qui doit contribuer à désenclaver le secteur de Clichy-sous-Bois et Montfermeil avant l'arrivée du Grand Paris Express, sera tenu, permettant d'achever l'infrastructure en 2018.

Le décret déclarant l'utilité publique de la ligne 15 sud, est en cours d'examen par le Conseil d'État

Le décret déclarant l'utilité publique de la ligne 15 sud, entre Noisy-Champs et Pont de Sèvres, est en cours d'examen par le Conseil d'État. L'enquête d'utilité publique du tronçon reliant Mairie de Saint Ouen à Saint-Denis Pleyel (ligne 14 nord) et à Noisy-Champs (lignes 16 et 17 sud) débute aujourd'hui 13 octobre et se tiendra jusqu'au 24 novembre.

 

Devant l'ampleur des travaux, la Société du Grand Paris a développé un schéma directeur d'évacuation des déblais (évalués à 40 millions de tonnes) qui se fera préférentiellement par la voie d'eau (avec la création de ports provisoires à Vitry-sur-Seine et Sèvres pour la ligne 15) ou par le fer. Le projet de nouveau Port Seine Métropole Ouest, dont le débat public est en cours, contribuera également à l'évacuation des déblais.

 

Générant 350 emplois directs, le site de maintenance des lignes 16 et 17 du Grand Paris Express sera implanté sur le site de l'ancienne usine PSA d'Aulnay-sous-Bois, contribuant ainsi à la réindustrialisation de ce territoire. Aujourd'hui saturée, et ne répondant pas aux besoins, la desserte des aéroports de Roissy et Orly sera substantiellement améliorée. Au premier semestre 2015, des voies dédiées aux bus et aux taxis seront créées sur les autoroutes A1 et A6 en entrée de Paris.

 

Le projet CDG-Express de ligne dédiée entre Paris et l'aéroport de Roissy, en service en 2023, et la réalisation des lignes 14 sud et 17 du Grand Paris Express dès 2024, viendront compléter l'offre.

 

 


Découvrez dès la page 4, le Grand Paris des gares sensuelles

actioncl