CONSTRUCTION. La filiale française du cimentier lance "360", une offre permettant aux donneurs d'ordre d'évaluer l'empreinte carbone de leur gros oeuvre.
La performance environnementale des bâtiments doit être l'affaire de tous, des cimentiers aux entreprises générales, en passant par les architectes. C'est dans cet esprit que LafargeHolcim France lance "360", une offre intégrée comprenant tout à la fois des produits performants sur le plan environnemental, des techniques de recyclage des matériaux et des solutions de logistique optimisée, via, par exemple, le recours à des barges fluviales plutôt qu'à des camions fortement émetteurs de CO2 pour évacuer les matériaux issus des tunneliers. "L'Europe de l'Ouest en général, et la France en particulier, a des attentes fortes sur le front de l'environnement, et, par conséquent, ses réglementations sont un peu plus contraignantes qu'ailleurs", explique François Petry, nommé directeur général de LafargeHolcim France en janvier dernier. Au-delà de cette adaptation à un contexte réglementaire plus lourd sur le plan de l'environnement, "nous devons essayer de participer à la définition d'ambitions plus grandes dans nos métiers, en matière de transition énergétique. Nous voulons figurer parmi ceux qui font bouger les lignes", poursuit le dirigeant.
La nouvelle offre "360" présente deux volets. Le premier, "360 Score", permet aux bureaux d'ingénierie et aux maîtres d'ouvrage de connaître le taux de ressources recyclées utilisées dans les produits auxquels ils recourent, ainsi que la production de CO2 de ces derniers. Et ce, grâce à une échelle de notes A, B, C et D calculée par LafargeHolcim France sur la base de ces deux paramètres. A noter que "360 Score" n'est pas certifié par un organisme extérieur. Cette nouvelle offre, qui permet ainsi aux donneurs d'ordre de connaître l'empreinte carbone de leur gros oeuvre, va de pair avec la commercialisation, par le cimentier, de matériaux plus économes en matière d'énergie et d'émissions de gaz à effet de serre.
Des techniques plus complexes et donc plus onéreuses
Le second volet de l'offre, baptisé "360 Design", consiste en un outil internet permettant aux bureaux d'études, architectes, maîtres d'ouvrage, entreprises générales et artisans de calculer l'empreinte carbone d'un projet de construction, en fonction, par exemple, du nombre de niveaux du bâtiment et des types de logements proposés (T1, T2, etc.).
Mais une plus grande vertu environnementale à un prix, comme pour le bio dans l'agroalimentaire. "Nombre de produits davantage respectueux de l'environnement sont plus complexes à concevoir, d'où un renchérissement des coûts de fabrication" que LafargeHolcim France répercute en partie sur ses clients, admet François Petry. Tout en affirmant que l'offre "360" rencontre "l'adhésion" des industriels. Une adhésion que le dirigeant espère élargir aux entreprises plus petites, grâce, précisément, au rôle de "vitrine" que peuvent jouer les projets d'envergure comme le Grand Paris pour une meilleure prise en compte des critères environnementaux par l'ensemble du secteur de la construction.
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