François Hollande et Arnaud Montebourg ont livré, ce jeudi 12 septembre 2013, leur vision de la France du futur. Un avenir radieux qui se construira grâce à 34 plans de reconquête industrielle portant sur divers secteurs de l'économie : énergies renouvelables, rénovation thermique des bâtiments, réseaux électriques intelligents, moyens de transport… Revue de détail.

Le président de la République et son gouvernement viennent de présenter les priorités de la politique industrielle française, "résultat d'une analyse très approfondie des marchés mondiaux en croissance et d'un examen précis de la place de la France dans la mondialisation pour chacun de ces marchés", précise le ministère du Redressement productif. Le Conseil national de l'industrie (CNI) a donc planché, pendant un an, sur les axes privilégiés de la future croissance. En tout, 34 plans industriels sont donc lancés, se fondant essentiellement sur des technologies que la France maîtrise déjà (aéronautique, ferroviaire, automobile, électronique, informatique, etc.) et où le pays occupe une position forte, soit grâce à des entreprises leaders, soit grâce à un "écosystème académique, technologique, économique et industriel permettant d'y occuper une place forte". Le travail, qui a été conduit par la Direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services (DGCIS), a également impliqué le cabinet privé McKinsey.

 

Développer des offres exportables
Parmi les 34 pistes qui seront encouragées ou soutenues, on retrouve les énergies renouvelables, au sens large, c'est-à-dire celles "issues du vent, du soleil, de l'eau, du courant marin, de la profondeur de la Terre, de la biomasse, de la méthanisation des déchets organiques". Le plan qui les concerne devra relever trois défis : diminuer le prix de revient des énergies les plus matures (éolien terrestre, photovoltaïque), assurer à la France le leadership technologique dans certains secteurs émergents (énergies marines, géothermie, solaire à concentration), et enfin déployer "des énergies thermiques autour de filières industrielles françaises d'équipement". Le but étant d'exploiter au mieux les sources d'énergie du territoire et de développer une offre industrielle compétitive capable de répondre aux objectifs de la transition énergétique. Selon le ministère du Redressement productif, la croissance du marché des nouvelles énergies pourrait représenter un volume de 2 ou 3 Mrds € de valeur ajoutée dont 1 à 1,5 Mrd € serait réalisé à l'export.

 

Afin de soutenir la politique de sobriété et d'efficacité énergétique, le plan "Rénovation thermique des bâtiments", déjà annoncé le 21 mars 2013, intègre l'initiative industrielle gouvernementale. Le document ministériel insiste sur "les synergies entre différents acteurs afin de fournir une offre intégrée" et sur le développement de la "compétitivité des industriels et des artisans français". Environ 75.000 emplois, directs et indirects, seraient en jeu, dont 4.000 dans des filières associées. Le versant industriel vise donc à la structuration de solutions exportables. Les "smart grids" font l'objet d'un plan dédié, qui a vocation à "consolider les filières électriques et informatiques sur de nouveaux marchés à forte croissance (…) Les investissements totaux mondiaux sont estimés à près de 30 Mrds € par an dès 2015". Là encore, le gouvernement souhaite que les entreprises françaises impliquées se placent en chef de file de ces infrastructures communicantes. Le plan "Réseaux électriques intelligents" permettra notamment d'accompagner le déploiement du compteur Linky et les expérimentations de maisons instrumentées.

 

Un monde à la Jules Verne
Autre industrie mise en avant, celle du bois, qui souffre actuellement d'un grave déficit : si le pays exporte du bois fraîchement coupé (grâce à une surface forestière importante), il importe en revanche des produits finis à plus forte valeur ajoutée. Le gouvernement souhaite donc que le bois français soit transformé sur place et qu'il fournisse de l'énergie, des matériaux de construction et des biens de consommation. Le ministère du Redressement productif insiste en particuliers sur le développement de la construction bois en précisant qu'il "est désormais possible de construire de grands immeubles en ossature bois". Dans l'inventaire des 34 plans industriels de la France du futur, figurent également le TGV de nouvelle génération (attendu pour 2018), les avions électriques, les navires écologiques et les dirigeables de transport : une véritable vision à la Jules Verne.

actionclactionfp