L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a rendu un avis favorable pour la poursuite de l'exploitation du réacteur n°1 de la centrale de Fessenheim, la plus vieille centrale du parc nucléaire français, pour dix années supplémentaires. EDF devra renforcer le radier, tandis que d'autres travaux sont également exigés par l'Autorité de sûreté.

Le plus vieux réacteur français fonctionnera encore pendant dix ans. En effet, l'ASN considère que le réacteur n°1 est apte à être exploité pour une durée de dix années supplémentaires à condition de respecter différentes prescriptions, dans un calendrier fixé, notamment sur le renforcement du radier et sur l'installation de dispositions techniques de secours. Elle rappelle également que cette décision n'intègre pas «les conclusions attendues en fin d'année des évaluations complémentaires de sûreté engagées à la suite de l'accident de Fukushima». Cette décision a été prise en application de l'article 29 de la loi du 13 juin 2006 relative à la transparence et la sécurité en matière nucléaire, qui impose que soit procédé tous les dix ans au réexamen de la sûreté des installations nucléaires.

 

«La sûreté des installations nucléaires n'est pas négociable. Cet examen a été engagé avant Fukushima et permet déjà de tirer des premières conclusions pour l'amélioration de la sûreté», a précisé Nathalie Kosciusko-Morizet. Quant au ministre de l'Energie, Eric Besson, il juge que «les prescriptions de cette 3ème visite décennale témoignent de l'amélioration permanente en matière de sûreté. Les décisions prises ce jour permettent, sans attendre, de demander à EDF la mise en œuvre des mesures d'ores et déjà identifiées».

 

Une enveloppe de 100 millions d'euros
L'ASN a ainsi demandé à EDF de renforcer le radier, la dalle de béton qui sert de fondation au réacteur. Sur la plus vieille tranche française, ce radier fait 1,5 mètre d'épaisseur, «contre 2,5 à 3 mètres sur les 57 autres», a indiqué l'ASN. Le but du renforcement est de faire en sorte qu'en cas de fusion du réacteur avec percement de la cuve, comme à Fukushima, «le corium issu du combustible fondu ne gagne pas la nappe phréatique». EDF ne compte pas doubler l'épaisseur du radier, mais injecter du béton sur une épaisseur supplémentaire de 60 à 70 centimètres. Reste à définir la méthode, car la zone est hautement irradiée. «Cela n'a jamais été fait dans le monde», a spécifié Jean-Christophe Niel, directeur général de l'ASN. S'il doit avoir fini les travaux pour le 30 juin 2013, le groupe doit remettre une étude au gendarme de l'atome d'ici à la fin de l'année.

 

Outre le radier, EDF devra renforcer d'autres points du réacteur, dont l'installation de «techniques de secours permettant d'évacuer durablement la puissance résiduelle en cas de perte de source froide». Il s'agit d'ajouter une retenue d'eau dans l'hypothèse où les prises d'eau conventionnelles seraient bouchées, comme à Fukushima. L'ensemble des travaux de réhabilitation de la centrale représente un investissement de l'ordre de 100 millions d'euros.

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