L'extinction des deux hauts-fourneaux de l'usine ArcelorMittal de Florange (Moselle), qui entraînera la suppression de 629 emplois directs, a été entérinée jeudi 11 avril par un comité central d'entreprise (CCE) à Paris. La direction du groupe a "insisté sur le bien-fondé industriel et économique de son projet" face aux surcapacités en Europe. En veille depuis octobre 201

En veille depuis octobre 2011, les hauts fourneaux de Florange vont définitivement s'éteindre à partir de lundi prochain. Un comité central d'entreprise (CCE) d'ArcelorMittal jeudi 11 avril, puis un comité d'entreprise vendredi à Florange, doivent mettre un terme à cette chronique d'une disparition annoncée depuis quelques ans. L'extinction des deux hauts-fourneaux de l'usine ArcelorMittal entraînera, en effet, la suppression de 629 emplois directs, ont annoncé direction et syndicats.

 

122 salariés à reclasser
Des négociations vont désormais s'ouvrir sur les conséquences sociales du projet. Elles ne devraient guère poser de problèmes en interne. Entre les salariés déjà reclassés sur d'autres activités et ceux qui sont partis en retraite, il n'en reste que 122, affirme la direction, pour lesquels une solution reste à trouver, sur un effectif qui descendra au final à 2.200 personnes.

 

"ArcelorMittal insiste sur le bien-fondé industriel et économique de son projet pour ArcelorMittal Atlantique et Lorraine pour faire face aux surcapacités structurelles de brames d'acier en Europe qui obligent le groupe à concentrer sa production sur les sites les plus compétitifs", signale la direction dans un communiqué.

 

Et d'ajouter : "Les capacités de production actuelles d'ArcelorMittal en Europe, dont l'utilisation pourrait, en cas de besoin, être optimisée, sont suffisantes pour répondre à la demande à moyen terme." Selon elle, "même dans l'hypothèse d'une croissance européenne de la demande d'acier de l'ordre de 3 % par an à compter de 2014, elle resterait, en 2018, inférieure de 15 % par rapport aux niveaux de 2007".

 

La balle est dans le camp du Gouvernement
De leur côté, les quatre syndicats, CFDT, CGT, FO et CFE-CGC, ont donné un avis négatif au projet de la direction qui exclut tout départ forcé pour les salariés concernés et s'accompagne de 180 millions d'euros d'investissements dans la transformation de l'acier, dite filière froide. Et ils demandent, dorénavant, au Gouvernement de reprendre le dossier.

 

Ces points constituaient l'armature de l'accord signé le 30 novembre dernier entre ArcelorMittal et le Gouvernement après que celui-ci a renoncé à la menace d'une nationalisation qu'il avait annoncée pendant un temps. Les quatre centrales se sont ainsi appuyées sur le rapport du cabinet Secafi, commandé dans le cadre d'un droit d'alerte, pour justifier leur avis négatif.

 

Par ailleurs, le montant du plan d'investissement, à peine supérieur à celui d'une maintenance courante et la réorganisation de la filière emballage, actuellement déficitaire, laissent également les syndicats dubitatifs. Seule la filière industrie et automobile, dans laquelle l'entreprise vient d'investir pour une production en grande largeur qualifiée de première mondiale, semble de nature à les rassurer.

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