Après 10 semaines de bras de fer avec les dirigeants français de Castorama, le groupe britannique Kingfisher, a reçu le feu vert de la banque Rothschild pour lancer une offre publique d'achat (OPA) qui lui donnera l'entier contrôle du numéro trois mondial du bricolage.

La banque Rothschild, chargée d'avaliser l'offre (67 euros par action), a jugé ce prix équitable. Kingfisher a annoncé qu'il lancerait l'OPA aussitôt après l'autorisation des autorités boursières et de Bruxelles, "pour la conclure vers la mi-août", a déclaré à Londres son président, Francis Mackay cité par l'AFP. En lançant cette OPA, le groupe britannique prendra enfin le contrôle juridique de Castorama, dont il détenait déjà 55% du capital mais seulement 50% des droits de vote, partagés avec les associés historiques français à cause du statut de commandite.

De leur côté, les commandités français de Castorama, qui depuis le 15 mai ont tout tenté pour bloquer Kingfisher car ils jugeaient le prix trop bas et la stratégie erronée, se sont contentés dans un bref communiqué de "prendre acte" du verdict de Rothschild.

Une nouvelle équipe de direction chapeautant la branche bricolage (enseignes B and Q, Castorama, Brico Dépôt et Screwfix) devrait être nommée prochainement. En présisant qu'elle s'appuyera sur les équipes locale, Kingfisher laisse présager le départ de l'actuel pdg de Castorama, Jean-Hugues Loyez, qui a mené la fronde contre l'OPA.

A l'issue de cette OPA, Kingfisher devrait procéder à une réorganisation en profondeur de Castorama pour améliorer sa rentabilité et rationaliser la gamme de produits.

"Nous allons continuer à investir dans nos marques gagnantes telles que B and Q, Brico Depôt, Castorama Pologne et Screwfiw"
, a déclaré Geoffrey Mulcahy, directeur général de Kingfisher. "Nous devons redynamiser Castorama dans son marché intérieur, afin que cette activité soit une nouvelle fois leader dans le bricolage en France."

Kingfisher va lancer cette année un programme d'uniformisation des produits entre enseignes, rénover les magasins, rationaliser les achats et passer des accords avec les fournisseurs, comme il l'a déjà fait pour B and Q en Grande-Bretagne. Il en attend des économies de 46 à 62 millions d'euros dès 2003, puis d'environ 85 millions d'euros l'année suivante.

Le siège social de Castorama restera à Lille et celui de Brico Dépôt à Paris, mais certaines fonctions centrales seront réparties entre Londres et Lille indique le groupe britannique.

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