Une distance et une lucidité de la part de Français, qui sont 90% à reconnaître ne pas avoir l'impression que l'école enseigne ce qu'est être entrepreneur. Une opinion forte, notamment parmi les jeunes, encore lycéens ou étudiants, qui sont les premiers à faire ce constat (93%). Enfin, les Français constatent un décalage entre l'importance du rôle des entrepreneurs dans l'économie du pays (96% estiment que l'économie française a besoin des entrepreneurs pour se développer) et l'environnement qu'on leur crée en France (77% des Français ont l'impression qu'il ne leur est pas favorable).

Nouveau statut

Une perception qui apporte de l'eau au moulin du secrétaire d'Etat aux PME, Hervé Novelli, qui a lancé, au cours des JDE, le statut de l'auto-entrepreneur. Figurant dans l'article 1 de la LME, il permettra - dès le 1er janvier 2009 - à ceux qui le souhaitent de développer une activité parallèle à leur métier ou de compléter leurs revenus. Interviewé par Le Figaro, il estime que ce statut est «une « arme anticrise », tout un chacun ayant la possibilité de devenir désormais auto-entrepreneur. Et de renchérir : « Il faut bien comprendre que c'est une toute nouvelle philosophie par rapport à notre modèle traditionnel. Le but est d'offrir une nouvelle chance à de nombreux salariés, chômeurs ou personnes en marge du marché du travail. On permet à chaque Français de réaliser son rêve en créant sa propre entreprise ! ». A ce titre, un nouveau site Internet est mis à disposition pour tout complément d'informations et de conseils pratiques (www.lautoentrepreneur.fr).

 

Toutefois, la création de ce statut ne suscite pas l'enthousiasme partout, et notamment à la Capeb, qui voit là la mise en place d'une concurrence déloyale. Voici ce que nous disait, il y a quelques semaines, Jean Lardin, Président de la Confédération des artisans : « Ce qui nous gène, c'est d'avoir créé un dispositif qui va permettre à des personnes qui ne sont pas des chefs d'entreprise de pouvoir se lancer dans la création d'activité avec des conséquences pour la clientèle en ce qui concernent la qualité des prestations et la sécurité du consommateur, avec une concurrence déloyale, mais légale. On s'est promis de faire un bilan au bout de deux ans. Nous n'étions pas favorables, le législateur a pris ses responsabilités, mais nous sommes dans un état de droit. Mesure à suivre et à analyser de près… ».

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