En très fort développement depuis plus de 20 ans, les isolants minces réfléchissants "présentent des caractéristiques thermiques et de mise en oeuvre particulières qu'il convient de bien connaître pour éviter de sérieuses déconvenues"estime le CSTB.

Les produits minces réfléchissants connaissent un développement important depuis 1980. Mais "nombreux sont les particuliers et les professionnels qui achètent ces produits en méconnaissance de leurs performances réelles en oeuvre et des dommages qui peuvent affecter certains ouvrages (ossature bois, charpente, chape flottante) en cas de pose inadaptée" estime le CSTB.
Aussi, les experts du Groupe Spécialisé "Produits et procédés spéciaux d'isolation" (dit GS 20) de la Commission chargée de formuler les Avis Techniques ont donc décidé de rédiger une note d'information à l'attention des prescripteurs, entreprises, artisans et particuliers dans l'attente de la publication des premiers Avis Techniques sur les produits minces réfléchissants (une dizaine de demande sont en cours et le premier AT devrait être publié avant la fin de l'année).

Cette note fait le point sur la résistance thermique de ces produits en se basant sur des méthodes appliquées en Amérique du Nord et en Europe. Le constat est plutôt sévère et le GS 20 estime que "ces produits sont susceptibles d'apporter un complément d'isolation modeste aux parois des bâtiments".
La résistance thermique des isolants réfléchissant (exprimée en m2.K/W) se situe dans des fourchettes de 0,1 à 0,4 (pour une pose directe sans lame d'air en plancher), 0,2 à 1 (pour une pose avec réservation d'une lame d'air en mur et toiture) et 0,3 à 1,7 (pour une pose avec réservation de deux lames d'air).

Même si l'on ajoute cette résistance à celle du support (0,3 m2.K/W environ pour un mur en parpaing creux), il semble impossible d'atteindre la résistance thermique des parois des constructions neuves imposée par la réglementation qui varie de 2 pour les planchers à 4 m2.K/W selon la paroi et la zone climatique.

Autre bémol : plus les lames d'air sont ventilées, plus la performance thermique diminue. "Un jour d'un millimètre de largeur suffit pour la faire chuter. Qui plus est, la circulation d'air dépose un film de poussières qui réduit encore davantage la performance thermique" a constaté le GS 20.

Enfin, sauf exception, ces produits sont très étanches à la vapeur d'eau en provenance de l'intérieur des logements. Le GS 20 considère qu'ils peuvent donner lieu à des condensations importantes comme sur une vitre s'ils sont posés sans précautions particulières, par exemple directement sous les tuiles d'un toit ou du côté extérieur d'une ossature en bois ou en métal. « Avec le temps, l'accumulation d'humidité pourra provoquer le pourrissement du bois ou la corrosion du métal" explique la note disponible à l'adresse suivante http://atec.cstb.fr/.

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