Isabelle Kocher est depuis 2016 directeur générale du groupe Engie, qui a réalisé en 2016 un chiffre d'affaires de 66,6 milliards d'euros pour un résultat net de 2,5 milliards.

Engie est le nouveau nom depuis 2015 du groupe né de la fusion entre Gaz de France et Suez en 2008. Employant plus de 150.000 salariés dans 70 pays, c'est le troisième groupe mondial du secteur de l'énergie, en dehors des sociétés pétrolières. L'État est le premier actionnaire d'Engie, en détenant un tiers de son capital.

 

Née en 1966, Isabelle Kocher devient, lors de sa nomination à la direction générale d'Engie la deuxième femme, après Sophie Bellon, présidente du conseil de Sodexo, à être en charge d'un groupe du CAC 40.

 

Avant d'intégrer le groupe Suez en 2002, Isabelle Kocher avait débuté dans le privé puis gagné la haute administration et, en 1997, cette normalienne agrégée de physique et ingénieur des Mines avait accepté de rejoindre Bercy et en 1999 le cabinet du Premier ministre Lionel Jospin qu'elle conseilla dans le domaine des affaires industrielles.
Après l'élection présidentielle de 2002, Isabelle Kocher retrouva le privé et occupa plusieurs postes à haute responsabilité au sein de Suez puis du groupe né de la fusion avec Gaz de France. Elle y gagna la confiance du PDG Gérard Mestrallet qui lui confia les rênes d'Engie, demeurant cependant toujours président du Conseil d'administration.

 

A son arrivée à la direction générale, Isabelle Kocher a initié un plan visant à recentrer l'activité et les actifs du groupe sur les énergies performantes en terme de «développement durable» qu'elle considère comme leviers de croissance, au détriment d'actifs trop liés aux fluctuations du marché, quitte à les céder.

 

Parcours professionnel

 

- 2016 : Directeur général d'Engie.
- 2015 : Directeur général délégué d'Engie en charge des opérations.
- 2014 : Directeur Général Adjoint de GDF Suez, en charge des Finances.
- 2007 : Directeur Général Déléguée de Lyonnaise des Eaux puis Directeur Général, en charge également du développement des activités « eau » en Europe au sein de Suez Environnement.
- 2005 : Directeur de la Performance et de l'Organisation de Suez.
- 2002 : Intègre le Département Stratégie et Développement de Suez.
- 1999 : Conseillère pour les affaires industrielles au cabinet du Premier ministre.
- 1997 : Chargée du budget des Télécommunications puis de la Défense au ministère de l'Économie.
- 1993 : Responsable du département des contrôles industriels au sein de la DRIRE Île-de-France (Direction Régionale de l'Industrie, de la recherche et de l'environnement).
- 1992-1993 : Département fusions et acquisitions de la Compagnie Financière Edmond de Rothschild.
- 1991 : Chargée du projet de réorganisation des ateliers de production au sein de la Société Européenne de propulsion (devenue groupe Safran).

 

Les grands chantiers de sa carrière

 

Lorsqu'elle présente en mars 2017 les résultats 2016 du groupe dont elle a pris la direction générale moins d'un an auparavant, Isabelle Kocher se sait très attendue mais adopte un ton volontariste et positif. «Nos résultats pour 2016 sont solides, en ligne avec la guidance. Nous sommes en avance sur notre plan de transformation à 3 ans. En un an, nous avons déjà signé plus de 50 % des cessions prévues et identifié 75 % des investissements. Nous nous recentrons et accélérons notre développement sur nos métiers cœur : la production d'électricité bas carbone, les réseaux, principalement gaziers, et les solutions intégrées pour nos clients. Ces métiers stratégiques que nous maîtrisons parfaitement sont au cœur de la révolution énergétique et présentent des potentiels de croissance importants. En parallèle, nous développons de nouveaux moteurs de croissance en nous appuyant sur l'innovation et le digital. Notre plan de performance « Lean 2018 » progresse également plus vite que prévu, nous conduisant à en relever l'objectif de 20 %. Tous ces leviers nous permettent de confirmer notre objectif pour 2018 : un Groupe agile, moins carboné et au profil « dérisqué », pour devenir leader de la transition énergétique dans le monde.»

 

Ce n'est pas un hasard si le groupe fonde sa politique comme sa communication sur les révolutions énergétiques (son coeur de métier) et numériques : «Engie inscrit la croissance responsable au cœur de ses métiers (électricité, gaz naturel, services à l'énergie) pour relever les grands enjeux de la transition énergétique vers une économie sobre en carbone : l'accès à une énergie durable, l'atténuation et l'adaptation au changement climatique et l'utilisation raisonnée des ressources. Le Groupe développe des solutions performantes et innovantes pour les particuliers, les villes et les entreprises en s'appuyant notamment sur son expertise dans quatre secteurs clés : les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique, le gaz naturel liquéfié et les technologies numériques.»

 

Ces défis passent par la vente d'actifs, et une parfaite maîtrise des enjeux financiers. Un défi qui n'effraie pas celle qui avait réussi à réduire la dette du groupe de 20 milliards quand elle en occupait la direction financière et convaincu les marchés en dépréciant ses actifs basés sur les énergies « anciennes » (centrales thermiques européennes), comme l'évoque Challenges.
Redresser les finances, continuer à investir dans les énergies nouvelles, penser des solutions digitales complémentaires ne suffisent pourtant pas.

 

En juillet 2015, Isabelle Kocher avait ainsi signé pour Engie un partenariat avec l'Union sociale pour l'habitat (USH) - qui gère un parc de plus de 4 millions de logements - afin d'accompagner les organismes de logement social face au défi de la transition énergétique. «La révolution des données et des objets connectés vont nous permettre de mieux évaluer l'état énergétique des logements et de mettre en place des solutions adaptées pour améliorer leur empreinte énergétique. Au final, les économies réalisées serviront aussi bien les gestionnaires que les habitants, en particulier lorsqu'ils ont des revenus modestes» avait alors noté dans Batiactu Isabelle Kocher. Comme quoi le géant mondial n'oublie pas ses racines hexagonales et soigne sa fibre sociale.

 

Etudes et distinctions


- 2013 : Chevalier dans l'Ordre national de la Légion d'Honneur.
- 1990 : Diplômée de l'Ecole Normale Supérieure (ENS-Ulm), titulaire d'une agrégation de physique, ingénieur du Corps des Mines.

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