CONTRÔLES. Lors d'une réunion avec les directeurs régionaux de son ministère, Muriel Pénicaud, ministre du travail, a annoncé la suppression de 15 % des sections d'inspection du travail. Une situation qui alerte la CGT Travail Emploi Formation Professionnelle (CGT-TEFP), représenté par Simon Picou, qui a répondu aux questions de Batiactu.

"Ce ne sera pas possible de faire notre travail correctement", s'inquiète Simon Picou, représentant de la CGT Travail emploi formation professionnelle, contacté par Batiactu. Lors de réunions avec les Directions régionales des entreprises, de la concurrence, du travail et de l'emploi (Direccte), le 31 janvier et le 1er février 2019, la ministre du Travail a annoncé la suppression d'environ 15 % des sections d'inspection du travail. "D'ici 2022, la section comptera un agent de contrôle pour 10.000 salariés", précise le compte-rendu rédigé par la Direccte de Nouvelle-Aquitaine. En 2017, le tableau de bord du système d'inspection du travail de la Direction général du travail révélait un ratio de 8.400 salariés par section.

 

"C'est un retour en arrière. En 2006, le plan de modernisation et de développement de l'inspection du travail a permis un gros recrutement pour atteindre un ratio d'un agent pour 8.000 salariés", explique Simon Picou. Il ajoute que la ministre n'a pas donné d'informations complémentaires. Sur le sujet, le compte-rendu de la Direccte résume les décisions concernant le système d'inspection du travail en trois phrases : "Le maintien des sections est acté", écartant l'idée d'une réorganisation des sections d'inspection. "D'ici 2022, la section comptera un agent de contrôle pour 10.000 salariés" et "le nombre d'assistant(e)s de contrôle diminuera".

 

"On va finir par nous demander de faire des faux contrôles. On nous ajoute des tâches supplémentaires tout en baissant les effectifs, on n'aura pas les moyens de travailler normalement", explique le syndicaliste. Sans explication supplémentaire du ministère, le représentant de la CGT-TEFP, suppose que les motivations de la ministre sont liées avec la réduction du nombre de fonctionnaires demandé par le gouvernement. "Plutôt que des suppressions de postes, c'est un doublement des effectifs qui est nécessaire pour que l'inspection du travail puisse remplir ses missions", conclut le communiqué de la CGT-TEFP. Suppression d'un poste sur six ou multiplication par deux des effectifs, les positions sont diamétralement opposées.

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