COPROPRIÉTÉS DÉGRADÉES. Lancé il y a bientôt un an par le ministre du Logement Julien Denormandie, comment avance le plan Initiative Copropriétés ? Le chef de projet "Copropriétés" de l'Agence nationale de l'habitat, Sébastien Wagner, apporte quelques éléments de réponse.

BATIACTU : Le Plan Initiative Copropriétés aura bientôt un an, quel premier bilan tirez-vous ?

 

Sébastien Wagner : Le plan Initiative Copropriétés a effectivement été lancé il y a un an par le ministre en charge de la Ville et du logement. A ce jour, l'ensemble des territoires concernés sont dans des dynamiques positives. Ce plan étant « à la carte », selon le niveau de difficultés des dossiers, chaque collectivité prépare une stratégie de long terme et intervient également sur des situations d'urgence, de façon adaptée selon les situations. Chacune a commencé à avancer, chacune à leur rythme. On voit une différence entre ceux qui connaissent depuis longtemps le dossier des copropriétés dégradées et d'autres qui ont un bagage un peu moins développé mais qui montent leur projet doucement et surement. La majorité des initiatives sera opérationnelle à compter de 2020.

B: Les territoires sont-ils sur un même rythme d'avancement ?

S.W : Les rythmes sont différents selon les territoires. Malgré le nombre très important de copropriétés en difficulté, Marseille est engagée dans une stratégie globale. Un co-pilotage a été mis en place entre l'Etat et les collectivités, porté notamment par la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) et les services des collectivités, qui depuis de nombreux mois œuvrent de concert pour préciser les modes opérationnels d'intervention sur de multiples sites. Les élus et les techniciens travaillent ensemble pour faire avancer le dossier de l'habitat privé. Des réunions de suivi ont lieu tous les 15 jours.
L'Opération de requalification des copropriétés dégradées d'intérêt national (Orcod-IN) à Clichy-sous-Bois présente également un état d'avancement positif, grâce à l'engagement fort de tous les partenaires et notamment de l'Etablissement public foncier d'Ile-de-France qui a mené de nombreuses acquisitions et engagé la dissolution du syndicat principal. Les projets à Montpellier et Toulouse sont en phase pré opérationnelle et à Grenoble, la plus grande copropriété de l'Arlequin est en plan de sauvegarde et a acté la scission de la copropriété.

B : Comment se passe la mise en musique entre les différents partenaires nationaux ?

S.W :Tous les partenaires sont sur la même longueur d'ondes, en recherchant des complémentarités, conformément à l'esprit du plan. La stratégie et la volonté sont les mêmes pour chaque acteur, le dialogue est fluide. En complément, nous allons faire évoluer notre partenariat avec l'Union sociale pour l'habitat pour préciser leurs apports en matière de portage et/ou de recyclage dans les copropriétés dégradées. Mais, il faut souligner que les bailleurs sociaux conduisent actuellement de nombreux chantiers entre l'obligation de restructurer leur secteur, la vente de logements sociaux et la rénovation urbaine sur leur propre patrimoine

B : Quels sont vos objectifs pour l'année 2020 ?

S.W : Elle sera l'année de l'opérationnel et des premiers travaux réalisés, en urgence ou en matière de rénovation thermique. Il y aura également un groupe de travail dédié aux immeubles de grande hauteur et leur spécificité qui conduisent à des charges très élevées pour les copropriétaires.

 


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